LOST HIGHWAY,Le Jugement dernier

Il y a quelques années (1999) j’ai fais une projection de Lost Highway aux étudiants des beaux arts. la projection fut un échec et tout le monde est sortie, une semaine plus tard j’ai fait un exposer ou je devait expliquer l’intérêt du film, après plusieurs visionnage et une petite recherche, je suis arrivé à deux trois théories, les voici :.....
Lost highway est un voyage mental, une prison qui ne communique avec l’extérieur qu’a partir de symbole, d’énigmes, de lapsus, et petit à petit une double réalité spatio-temporelle s’installe, à l’inverse des autres œuvres de LYNCH (ERASERHEAD à part) ici toutes parcelles de blancheur est souillée, le film est une séance métaphasique et psychanalytique qui s’ouvre sur une autoroute sombre et trompeusement droite, un faux semblant mainte fois repris dans le film. Puis nous voila lancé dans une histoire d’amour agonisante, ou les rivaux FRED et RENEE sont les principaux protagonistes, et pendant quarante minutes c’est un vrai cauchemar de claustrophobe qui se joue devant nous.
Fred le calme ne déchire le silence qu’on jouant frénétiquement du free-jazz dans une boite de nuit, c’est d’ailleurs la que les soupçons d’une éventuelle infidélité commence.
Les soupçons deviennent conviction lors d’une scène (d’amour), une scène de rapport sexuel aussi malsaine que froide, Lynch film la scène qu’avec des gros plans, sa caméra n’a rien d’une caméra, c’est un microscope, et Fred troublé, doute sur l’identité même de sa femme, Lynch film au plus près les cornes du taureaux, au point ou Fred ce demande si il n’a pas fait l’amour à un homme, qu’il hallucine brièvement à la place de Renée, cet homme, Lynch le nomme « l’homme mystérieux ».
Au cours d’une soirée organisé par des amis de Renée (des amis que Fred qualifie de barjos),
Fred fait la rencontre de L’HOMME mystérieux, celui-ci lui dit (je suis chez vous) une façon détourné de dire : (je suis en vous), car à partir de se moment, il est claire que c’est Fred le personnage principale, Renée est à présent une figure abstraite qui à du mal à dormir parce qu’un chien abois. Le chien préfigure peut être « Dick Laurent » dont Fred à déjà entendu le nom au début par la voix nasillarde de l’interphone « Dick Laurent est mort ».
Renée trouve une deuxième cassette vidéo, qu’elle visionne en compagnie de Fred, mais cette fois, la caméra du vidéaste va encore plus loin, sa caméra est l’image même d’un pénis en érection harcelant jusqu'à l’insoutenable les couloirs vagins de la maison, arrivant jusqu'à cette matrice sur le point d’avorter qu’est la chambre du couple, ou Fred et Renée dorment paisiblement.

Font alors leur entré deux inspecteurs, des sorte de Laurel et Hardy, à les voir, on devine tout de suite que ce n’est pas sur eux qu’il faut compter pour élucider le mystère du film, mais uniquement sur nous même. Ils se perdent d’ailleurs rapidement dans les flans de cette affaire tortueuse, une manière détournée pour Lynch de dire que la clé de ce récit ne se trouve pas dans une finalité à la X-files, Lost highway n’est pas un polar traditionnel, car les règles y son bafouées, puisque la schizophrénie du personnage principal s’empare peu à peu du scénario et même du spectateur qui ne peux avoir une interprétation personnel du film qu’au bout de deux vision.
Le disque dure que forme le cerveau de Fred, semble plus malade du fait de ne pas connaître sa femme de l’impossibilité de se réconcilier avec les fantômes de son passé, que du fait d’être perdu dans un univers hostile ou rien ne semble être se qu’il est, ou la perception est le premier élément mis en cause. À force de déambuler dans les couloirs de sa maison (Fred et le vidéaste ne seraient en fin de compte que l’unique et même personne ?), ou le passé et le présent s’embrouille, ou Fred cri « Renée ! » et ou cette dernière recherche un mari embrouillé en criant à sont tour le nom de se dernier, Fred fini par retrouver le présent en allumant le poste de télé et en découvrant le meurtre macabre de sa femme.
Coincer par les deux inspecteurs, Fred nous offre ce qui pourrait être l’élément le plus révélateur du film, il dit : « dites moi que je ne l’ai pas tué ! », Fred madison ne nie pas les faits, il sait parfaitement qu’il es le meurtrier, voila un malade conscient de sa maladie mentale, au delà d’une psychanalyse, Fred souffre simplement de mal d’amour. Et Lynch, plus pessimiste que jamais, fait atterrir son personnage dans une cellule capitonnée, à l’image du cerveau de Fred. La cellule est vide, silencieuse et froide, il n’y a qu’une ampoule dans cette cellule cerveau, une petite lumière interne et non externe, dans le film de Lynch le dedans et le dehors luttent constamment, comme si l’un avait peur d’être violé par l’autre, lorsque Fred Madison se plaint de ces douleurs cérébrales, il ne devrait pas dire « ma tête va exploser ! » il devrait dire « ma cellule va exploser ! », et ça fini par arriver au travers d’une blessure charnelle, et telle une peinture de Francis Bacon, Fred accouche de son double, dans une séquence cauchemardesque ou l’ampoule de la cellule explose, c’est alors que commence un autre film et les interrogations ne font qu’affluer, parmi elles, celle-ci : ou est passé Fred ? Et si réellement Fred Madison est Pete Dayton, serait-il sortie de prison sous les traits de Pete mentalement ou Physiquement ? Je développerai une hypothèse plus tard.

Le héro de Lynch, à présent Pete Dayton, se repose dans son jardin sur une bossa-nova de Jobim, le nouveau héro Lynchien n’a rien à avoir avec Fred Madison, Pete est un adolescent garagiste, aux hormone sexuels en plein ébullition.
Ouf, cette deuxième partie ce présente comme une bouffée d’oxygène, mais reste tout aussi sophistiqué, un partie pris de mis en scène pour Lynch qui met sur une balance la valeur de cette dernière, en effet, sans cette deuxième partie, la valeur clostrophobique et oppressante de la première partie du film aurais étais charcuté, et oui, pour connaître la valeur du mal, confrontez le avec le bien, mais qu’on ne s’y trompe pas, cette seconde partie est tout aussi crasseuse que la première, il ne faut pas perdre de vue que Lost highway fonctionne par des faux semblants. Alors que dans la première partie on nous présentait le nom d’un mort « Dick Laurent », dans la deuxième on nous met un visage sur le nom et il est bien vivant, Dick Laurent/Mr Eddy s’avère être le mal incarné, gangster à l’allure trompeusement clean, mais également producteur de films pornographiques, dans une interview Lynch souligne que le seul moment ou le personnage montre à quel point il peut être un sale type, c’est au moment ou il corrige de façon monstrueuse et excessif un automobiliste calamiteux, mais qu’il le fait en affirmant que les gens doivent respecter les lois.
De cette décadence surgit « Alice » la blonde explosive, véritable bombe sexuelle, elle est à l’opposé de Renée la brune glaciale, elle apparaît pour la première fois dans une Cadillac noire, cependant elle a un point commun avec Renée, son statut de femme objet, qu’elle soit actrice de films porno, objet de tout les désirs masculins, ou en Renée, statut grec mythifiée par un Fred obsédé par son passé, d’ailleurs les femme chez Lynch son souvent des objet (sexuel), que se soit Dorothie Vallence dans Blue velvet ou Lula dans wild at heart ou encore Laura palmer dans twin peaks, cadavre taxidermisé par Lynch lui-même.

Le film fini par retrouver une certaine unité lorsque Fred tue Dick Laurent/Mr Eddy, la femme blonde de la photographie disparaît et Fred retrouve la paix en gommant le mal dans le passé de Renée, le film reprend alors un mouvement en forme de boucle perpétuelle.
Le malheur dans le Lynchland dit le critique français Michel Chion : c’est que les héros Lynchien ne meurent pas, ils ne deviennent jamais cadavre, ils finissent vivant dans un monde parallèle.
Le monde parallèle dans Lost highway est celui du souvenir et de la mémoire.
Si Lynch avait conçu son film d’une manière linéaire, il commencerai donc au moment ou Pete Dayton surgit, adolescent rebelle qui substitut Alice/Renée au mal Dick Laurent, mais voila que Alice mets une croix sur son passé pour refaire sa vie, et après l’avoir manipulé elle met en même temps une croix sur Pete, à jamais adolescent malmené.
Alice, en changeant de vie devient brune, mystérieuse et rencontre Fred, les deux s’aiment d’un amour fou, mais le passé de Renée la rattrape, les cassettes vidéo, preuves d’une surveillance constante.
Renée fini par retomber dans les bras de Dick Laurent, Fred les tues tout les deux et fini dans sa cellule après une longe course poursuite.
Mais pourquoi donc le récit est-il aussi tordu, il y a pour y répondre plusieurs théories :
L’une des théorie serait que la première partie du film, celle de la maison serait tout à fait réaliste ancrée dans le temps du film, la seconde par contre serait une partie purement mentale, Fred dans sa cellule, se remémorant à sa façon les événements du film, cette deuxième partie, soi-disant oxygéné, n’ai en fait qu’une pénétration de la caméra de Lynch dans le cerveau de son personnage qui ne souhaite qu’une seule chose, sortir de prison, c’est ce qu’il fera mentalement, il choisie pour ça le personnage le plus innocent de l’histoire « Pete », coupable uniquement d’avoir cédé à sa curiosité juvénile, et à ces hormones sexuelles. Voila, c’est la théorie selon laquelle, Fred passe ces souvenirs en boucle, mais ces souvenirs aussi sont empreint de faux semblants, la preuve en est ce qu’il dit lui-même au deux inspecteurs : « j’aime me souvenir des chose à ma façon dit Fred, pas nécessairement comme elles ce sont produite »
Lynch lui-même confirme que le terme schizophrénie ne convient pas vraiment, lui préfère utiliser le terme fugue psychogénique : « c’est un vrai terme médical qui désigne la condition d’une personne qui ce crée une nouvelle personnalité, de nouveaux amis, un nouveau foyer, de nouveaux parents, bref un environnement tout à fait nouveau. »
De ce point de vu, tout ce tien, L’Homme Mysterieux n’existe donc que dans la tête de Fred, mais pourquoi donc créer un tel personnage ? Qui est-il ? Ça conscience ? Ça double personnalité ? Je crois qu’il n’est rien de tout cela, à mon sens, L’homme mystérieux est une figure divine, non pas dieu, mais une figure divine. au début du film Fred Madison écoute l’interphone, la voix sur l’interphone : (Dick Laurent est mort), en réalité, il n’y a pas de voix, Fred ne fait qu’écouter une pensée intime qu’il finira par matérialiser, la preuve, à la fin Fred revient chez lui pour dire dans l’interphone : MISSION ACCOMPLIE ! (Dick Laurent est mort). Mais pour matérialiser sa pensée, il doit passer par un processus de torture de sa propre conscience, a t’il le droit de juger et de condamner, ne serai-ce pas que de se renfermer dans de l’orgueil que d’appliquer ces propre lois, il fini dans une hypothèse purement Métaphysique par se créer un dieu, son dieu, qui peux être en train de vous parler et en même temps chez vous en train d’attendre votre coup de file, un dieu qui peux être ici et la bas, et qui fini par l’affranchir de son angoisse et de ces tourments.
l’œil du jugement est une caméra vidéo, au moment ou L’homme Mysterieux et Fred finissent par tuer Dick, L’Homme Mysterieux lui tend un petit écran télé par lequel il vois ces péchés avant de mourir, séquence soutenue par une réflexion lourde autour du pouvoir des technologies et des médias, l’homme moderne ne peux être jugé sans passer par un tube cathodique, de nos jours tout est souillé par la télévision, même au fin fond du désert, comme le suggère la scène.
Fred ce venge même de Pete Dayton, dans une scène, Pete reçoit un appel téléphonique de L’homme Mystérieux qui lui dit : « en orient, en extrême orient, les personnes condamnés à mort sont envoyés dans un lieu d’où ils ne peuvent s’échapper, ils ne savent jamais, quand le bourreau viendra leurs tirer une balle dans la tête ».
Même Fred payera en faisant la découverte macabre de la mort de Renée sur un poste de télé.

Crée par un DAVID LYNCH au meilleur de sa forme et qui déboussola bon nombre d’étudiants au beau art, qui l’ont jugé, contrairement à ce que proclame le message du film.
J’écris ceci pour ajouter deux trois détails à mon exposer si dessus, des détails ultérieurs à la rédaction de cet exposer :
En fait un ami à moi m’avait souligné un truc qui faisait battre le château de cartes de mon modeste rendu.
Il me posa la question : qu’es devenu Pete Dayton ? , je me suis alors mis à repenser à la fameuse disparition de l’agent Chester Desmond dans Twin Peaks, j’y ai donc d’abord vu une simple bizarrerie Lynchienne, mais j’ai fini par élucider le problème.
En fait, comme le cambriolage de la maison de ANDY (l’ami jet-seteur de Renée) se déroule dans les souvenirs de Fred, se dernier peux créer et effacer à volonté des éléments qui se sont déjà produit, ainsi, je pense que le véritable cambriolage ces bien déroulé dans la réalité, mais qu’on ne saura jamais ou, et certainement pas chez Andy. Ne supportant pas le rôle d’innocent que joue Pete, Fred lui endosse le meurtre de Andy, mais même lui n’arrive pas à en faire un véritable meurtrier, puisque c’est bien d’un meurtre accidentel qu’il s’agit. Autre preuve qui remet en cause le lieu du cambriolage, c’est lorsque Pete monte au second étage et se retrouve bizarrement dans un couloir du LOST HIGHWAY MOTEL, et enfin, bien sur, c’est Fred qui a tué Andy puisque dans la réalité, les deux inspecteurs arrivent chez Andy et ne trouvent que la photo de Renée et pas celle d’Alice, « c’est la femme de Fred Madison sur la photo, dit l’inspecteur » et un autre rétorque : « oui, et il y aussi monsieur crâne fendu », un détail dans le décor remet en cause le fait que le cambriolage à bien eu lieu chez Andy, l’absence si je me souvient bien d’écran de projection, Lynch nous le souligne parfaitement en cadran les inspecteurs en contre plongé.
Reconstituons maintenant le puzzle : Pete couche avec Alice, même si il connaît le danger d’une tel compromission, celle-ci le manipule et lui fait commettre un cambriolage, disparaît et laisse Pete désorienter, con comme il es , il retourne chez ces parents, la il tombe sur des gangsters, des sbires de Dick Laurent, qui le tue, sur la pelouse devant la maison, d’où l’angoissante scène ou les parents tentent de raconter se qui lui était arrivé cette fameuse nuit, ce qui justifie également le plan ou l’on vois le père de Pete (gary busey) courir vers la caméra, les bras bêtement en l’air, comme ci il voulais éloigner des gens.
Pete est mort, L’Homme Mystérieux l’avait prévenu.
En fait tous les personnages du film meurent. Certaines morts sont justifies, les plus condamnables passent par écran télé, Laurent, Madison qui fuit la condamnation, poursuivie par L’Homme Mystérieux, et enfin Renée, sa condamnation est celle qui est la plus douteuse, d’abord victime souillée, puis manipulatrice malgré elle, sa mort nous est d’ailleurs révéler de façon stroboscopique, par des plans pixellisés, comme pour souligner encore plus ce doute et cette injustice. Pete lui on ne verra jamais sa mort, il est une victime, une marionnette, sans plus.
Lost Highway est un film symétrique, aux interprétations multiples,

Pour revenir un moment à L’Homme mystérieux et à son statu de figure divine, rappelons que dans l’œuvre de Lynch il y a souvent deux formes de dieu, ils coïncident avec ces doutes d’homme, le noir (le mal) et le blanc (le bien).
Depuis ces débuts, ces deux figures reviennent sans cesse. L’homme sur la planète ERASERHEAD semble être le mal, il crée à la chaîne et fait peur à l’homme simple (Henry).
Dans Twin Peaks le nain semble tellement bizarre (il parle à l’envers, et danse de façon loufoque) qu’il justifie à lui seul l’absurdité du monde et principalement le monde du film.
Il est d’ailleurs très complice avec les agents du FBI, détectives frustrés en quête de vérité, Desmond, qui disparaît des qu’il touche la vérité du doigt, ou David Bowie, en contacte directe avec l’au delà, ou bien encore, Dale Cooper, lien incommensurable entre l’au delà et le (réel ?)
Et Sailor et Lula ou Lynch use d’un détail si intriguant, que je ne sais ou il veut en venir, ou si il en est même conscient. C’est le moment ou avant le meurtre de Johnny Farragut, les bourreaux lui montre une bague : « Santos veux que tu vois ça », sur la bague y est gravé le nom de dieu dans la religion musulman « ALLAH », bien sur c’est en arabe.
Et enfin, L’Homme Mysterieux dans Lost Highway et la créature à l’arrière du winkie’s dans Mullholand drive.
Les divinités blanches sont aussi de la partie, que se soit dans Elephant man, foie inébranlable qui permet à John Merric de survivre jusqu'à l’age de 23 ans, ou dans Blue velvet musique en orgue qui viens soutenir le monologue de Sandy, lorsqu’elle raconte son rêve de rouge gorge.
Autre élément intriguant, et qui peux en dire long sur le rapport qu’entretien Lynch avec le créateur, c’est la phrase qu’il fait dire à Mr Eddy/Dick Laurent, juste avant de le tuer : « vous et moi messieurs, on peux être encore plus pourris que ces fumiers »
Mais qu’est ce qu’il lui reproche à dieu, de commettre des crimes sans impunité ? D’avoir crée un monde pourri ou les gens bien côtoient des pornographes, Des tueurs, (des politiciens, je déconne) ? De trop s’amuser du haut des cieux ? , Lynch lui-même s’amuse, il tue tout ces personnages, mais ne juge personnes, il reste neutre, un point c’est tout.
Enfin, on ne peut qu’interpréter humblement. La preuve, contradiction du maître oblige, le seul élément qui remet en cause toute ma théorie, est un élément sonore (marque de fabrique exclusivement Lynchienne) qui survient au début du film, au moment ou Fred entend « Dick Laurent est mort » si on remarque bien, quelques secondes plus tard on entend provenant de la rue le son d’une sirène de police, et qui coïncide avec la poursuite finale. Bon, moi, j’ai trop mal à la tête, peut-être que Lynch a mis cela dans le seul but de nous désarçonner.

Analyse faite par Abdelghani Raoui

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