Embarqué au poste pour une noix de cajou !
Avis aux amateurs de grignotage dans les magasins, votre temps est révolu !
En novembre dernier, un fidèle client d’un supermarché de Périgueux, a, bien malgré lui, offert un beau remake de la célèbre histoire contée par Victor Hugo, les Misérables. Retour sur les faits : le client, un Jean Valjean des temps modernes âgé d’une cinquantaine d’années, se promène en toute décontraction dans les rayons de son magasin préféré quand il arrive devant le rayon des noix de cajou.
Gourmand, il en prélève une et la grignote. Ce que le pauvre homme ne sait pas, c’est que selon le directeur du supermarché, le grignotage est aussi inacceptable qu’un vol. L’ignorance du quinquagénaire lui vaudra donc d’être alpagué sans ménagement par les vigiles de l’établissement qui, selon la procédure, lui réclameront un dédommagement de 88 centimes.
La valeur estimée du « préjudice » subi par le supermarché. Une somme que le client paiera sur place avant de reprendre, la conscience tranquille, le chemin de sa demeure. Sauf que l’affaire ne s’arrête pas là. En effet, la direction du magasin, se sentant flouée, décide de porter plainte auprès de la gendarmerie. Comble de l’absurde, deux militaires seront même déployés pour aller chercher « le voleur » à son domicile. Embarqué par les pandores, le pauvre homme sera auditionné deux heures durant sur son « délit ».
Finalement, le misérable quinquagénaire ne sera pas condamné : fort heureusement, un mois et demi plus tard, la justice a montré qu’elle pouvait, en ces temps mouvementés, être sage : le parquet a classé l’affaire sans suite. Depuis, alors que le « grignoteur » déplore le mauvais sens du commerce et l’aspect totalement « ridicule » de cette affaire, le directeur du supermarché assure, lui, qu’il s’agit d’une procédure « normale » et qu’il est « nécessaire » de l’appliquer au risque d’être coupable de discrimination envers toute autre personne. Ce dernier avoue tout de même que l’ampleur prise l’affaire lui semble être quelque peu « démesurée »
Se pose tout de même une belle énigme : à qui du supermarché, des vigiles mobilisés, des deux gendarmes envoyés au domicile du « voleur » ou encore de l’administration qui a utilisé deux timbres pour la procédure, ce « grignotement » est revenu le plus cher ?
Edition France Soir