Dans cette exposition à la Pinacothèque (jusqu’au 15 février), je m’attendais à voir de beaux drippings et à explorer le lien entre le geste de Jackson Pollock et celui des peintres sur sable Navajo. Il y a bien, tout au fond, trois ou quatre tout petits drippings et un extrait d’un film sur les Navajos, mais l’essentiel est consacré aux peintures plus anciennes de Pollock et à la démonstration de l’influence que les chamans du Nord-Ouest des Etats-Unis auraient eue sur lui. Démonstration un peu contournée et analyse des peintures investigant les motifs présumés (taureau, oiseau, couple) font un ensemble discutable : l’insistance à démontrer cette influence chamanique est peut-être justifiée, mais manque un peu de finesse, même en appelant Jung à la rescousse.
Ceci dit, c’est l’occasion de découvrir des Pollock des années 30 qu’on voit rarement : en haut Composition avec formes ovales et ci-contre Sans titre (#25). Tableaux dynamiques, colorés, équilibrés : on peut leur préférer les oeuvres de sa maturité. Il y a aussi quelques beaux Masson.
Jackson Pollock étant représenté par l’ADAGP, les reproductions de ses toiles seront ôtées à la fin de l’exposition.