Il faisait beau cet après-midi à Ernest Wallon. Et pourtant, le Stade Toulousain et ses supporters ont reçu une vraie douche écossaise, dispensée généreusement par les valeureux Glasgow Warriors.
On supputait, avant la rencontre, des chances de bonus offensif pour le Stade. Après 80 minutes très intenses à défaut d'avoir été de haut niveau (côté rouge-et-noir tout du moins), les hommes de Guy Novès ont arraché un point de bonus défensif. Et le plus incroyable est que ce point fut longtemps du domaine du voeux pieu, tant l'écart au score était important : 9-33 à la 70ème minute, rien moins que 24 points d'écart !
Heureusement pour Toulouse, les Ecossais n'ont pas été capables de rééditer en deuxième mi-temps leurs prouesses de la première.
Une première mi-temps qui a ressemblé à une forme assez aboutie de cauchemard pour le Stade. Tout ce que les Toulousains ont entrepris, ils l'ont raté. La maîtrise écossaise dans les rucks a tout bonnement mis sous l'éteignoir les vélléités offensives des Haut-et-Garonnais. Sans parler de l'innanité du jeu au pied rouge-et-noir.
Certes, le premier essai est entâchéd'une faute grossière d'un joueur de Glasgow sur Vincent Clerc. Mais le deuxième ne souffre aucune contestation.Le culot des lignes arrières écossaises et leur vista donnait l'impression que les deux équipes avaient échangé leurs maillot avant le match. Kunavore transparent, Jauzion seul et sans solution, ont souffert de la comparaison avec la paire Evans - Morrisson.
Et l'avantage de 23 à 3 en faveur des Celtes à la pause apparaissait aussi incroyable que mérité.
Guy Novès ne s'y est pas trompé, qui a remplacé Fréderic Michalak, encore décevant aujourd'hui, par Byron Kelleher, Jean-Baptiste Elissalde passant à l'ouverture. Florian Fritz, très en jambe, remplaçant quant à lui l'ectoplasmique Maleli Kunavore.
Malgré les progrès constatés en deuxième période, le Stade Toulousain s'est montré trop maladroit, ne sachant pas comment résoudre les problèmes posés par la défense très agressive de Glasgow. Les Ecossais se méfiaient visiblement des ailiers toulousains : en défendant en pointe, ils ont souvent empêché les centres locaux de mettre leurs flèches sur orbites.
Et comme souvent, lorsqu'une équipe est obligée de courir après un score très défavorable, elle se découvre. Et Glasgow en a profité pour inscrire un essai très important. heureusement, les efforts de Byron Kelleher et ses coéquipiers ont fini par payer : deux essais transformés et une pénalité dans les arrêts de jeu ont permis à Toulouse de finir à 7 points de Glasgow.
Quel dommage que le Stade ait commencé à jouer à la 40ème minute...
Les grincheux pourront trouver que perdre de 7 points après avoir encaissé un essai très litigieux constitue un motif supplémentaire de déception et de colère. Mais les Ecossais ont produit un tel jeu, en particulier en première période, que leur victoire ne souffre pas de contestation.
Toulouse va devoir s'arracher à Bath la semaine prochaine s'il veut poursuivre l'aventure européenne. Et on se demande aujourd'hui si les clubs Français ne vont pas solutionner eux-même les problèmes de calendrier, en ne qualifiant aucun représentant en quart.
Quant aux Ecossais, cette belle victoire après une campagne automnale encourageante de leur sélection nationale, laisse augurer de belles choses pour le prochain Tournoi.
A cet égard,
le match du samedi 14 février pourrait bien sonner comme une
revanche pour certains joueurs Toulousains, et comme un joli défi
pour le XV du chardon.