Il n'est pas du genre à tourner en rond ou à regarder les trains passer. Hier soir à Evreux où il présentait ses voeux en compagnie du nouveau député, Guy Lefrand et devant 300 militants et élus de l'UMP, Bruno Le Maire a livré une décision qui pourrait changer le paysage politique haut-normand. Le Nouveau Secrétaire d'Etat aux Affaires européennes est candidat aux élections régionales de mars 2010, dans un an. Il prend, ainsi, de vitesse tous ceux, à droite, qui avaient le regard posé sur cette échéance. L'annonce est venue après le discours de Guy Lefrand qui évoque la nécessité de la valeur "Fraternité" en ces temps difficiles. Lorsque Bruno Le Maire entame son exposé, quelques-uns seulement dans la salle "savent". En réalité, il avait tenu à en faire part, d'abord, aux responsables de l'UMP de la Seine-Maritime, hier. Préalablement, avant l'annonce de sa candidature, il s'affirma comme citoyen eurois et haut-normand à part entière. Un "territoire" auquel il est désormais attaché. Sa charge de Secrétaire d'Etat ne l'éloignera pas de l'Eure et en avertit rigoureusement ceux qui prétendent le contraire. Enfin, Bruno Le Maire reste prudent et ne minimise pas les difficultés qui l'attendent. "Ces élections régionales seront très difficiles à gagner", insiste-t-il, "mais c'est parce que ce sera dur qu'il faudra y aller", poursuit-il.
Il n'empêche, cette annonce va donner des cauchemars à la gauche de l'Eure et de la Seine-Maritime. Rien n'est joué, bien évidemment, mais le temps et les événements jouent contre la majorité du conseil régional. Mécaniquement et politiquement le Parti Socialiste est dans la nasse. d'abord la guerre interne que se livrent fabusiens et ségolénistes. Ces derniers ne seront-ils pas tenter par la revanche du congrès de Reims? Puis, des dossiers comme le cadencement et les nouveaux horaires de la SNCF, ou la réouverture de la ligne Evreux-Louviers-Rouen, rejetés par les usagers et les riverains de la vallée de l'Iton. Trop d'antagonismes contre Alain Le Vern. Oui, la décision de Bruno Le Maire est un coup dur pour la gauche.
Vidéo de la soirée et interview de Bruno Le Maire