Le grand-duc du Luxembourg qui avait adopté une attitude si courageuse et si rare sur le point précis de son combat contre l'euthanasie est revenu sur sa détermination dans son discours de Noël porté à notre connaissance hier.
"La révision constitutionnelle que le gouvernement, avec le soutien de l’ensemble des groupes parlementaires présents à la Chambre des députés, vient d’engager en mon nom et qui va dans le sens où je l’entends, ne constitue aucunement un expédient.Il s’agit d’une mesure nécessaire permettant d’adapter la Constitution à la pratique. Il ne revient pas à un seul individu de remettre en question les décisions des représentants de notre peuple. Les lois sont votées par la seule Chambre des députés.
C’est pour cette raison que je considère cette réforme comme un pas vers une monarchie moderne qui, de par son action et les règles qui la gouvernent, est adaptée à notre époque. Je serais heureux et soulagé si actuellement, tout comme à l’avenir, on parvenait à éviter des situations où le Grand-Duc serait obligé d’approuver une loi en désaccord avec ses idées fondamentales. C’est pour cette raison que je remercie toutes les forces politiques d’avoir soutenu, et ce, aussi promptement, cette modernisation si importante et nécessaire de notre Constitution".En clair, le Grand-duc appelle de ses souhaits un changement de la constitution qui lui permette de ne plus voir sa conscience exposée dans la conduite de la politique de son pays. Régner sans souci.
Les lecteurs du Salon beige, qui ont choisi le grand-duc comme laïc catholique de l'année, auront choisi de mettre en avant le combat pour la vie et l'objection de conscience, comme précisé ici. Cette attitude précise du grand-duc n'a pas de prix en ces temps où priment plus la tiédeur et la lâcheté chez des hommes publics ou chez les donneurs de leçons dans l'ombre.
Et si aujourd'hui l'homme faiblit - ce qui peut décevoir certains -, les motifs du vote des lecteurs restent à son crédit et parfaitement louables. A nous de les conserver et d'aller de l'avant, n'en déplaise aux esprits chagrins et aux prophètes a posteriori.