Évier de maternité

La décision de Mme Rachida Dati d’écourter singulièrement son congé de maternité a suscité maints commentaires : mauvais signal donné aux fameux « acquis sociaux » des femmes ; sentiment de se sentir indispensable à un poste certes prestigieux mais où en réalité, comme partout ailleurs, nul n’est irremplaçable ; risques pour son bébé d’être ainsi sevré trop tôt de sa maman, au sens figuré comme au sens propre, à une époque où médecins et psychologues ne tarissent plus d’éloges sur les intérêts multiples de l’allaitement maternel, etc. Le fonds de l’affaire est digne d’alimenter cette page des boomerangs car il se réfère sans doute, telle une boucle, à l’enfance de Mme la Ministre, comme elle l’explique elle-même ici : « Tu sais, m’a-t-elle dit, je n’ai jamais oublié la leçon de la naissance de ma sœur. Au lendemain de l’accouchement, la vaisselle s’était accumulée dans l’évier et je proposais à la famille de s’y mettre. Laissez, dit mon père, votre mère va revenir de la clinique, elle se vexera si vous faites son boulot à sa place. » Le confident de la Ministre n’est toutefois pas votre serviteur, mais le célèbre « fils de pub » Jacques Séguéla (qui rapporte ces propos dans DirectSoir, 16-01-2009). J’ignore évidemment l’avenir de la petite Zohra, mais je me risque à cette prédiction sociologique : elle sera résolument adepte du lave-vaisselle !