(Article signé de l’AFP)
Le monde du cheval de loisir échappe pour le moment à la crise, selon des professionnels de plusieurs secteurs d’activité rassemblés jusqu’à dimanche dans le cadre du 24e festival Cheval Passion.
Dans le domaine du spectacle, le gala des Crinières d’or, classé dans le peloton de tête européen de la spécialité, connait un taux de réservation supérieur aux années précédentes avec une participation cumulée attendue de quelque 24.000 spectateurs. Les organisateurs évoquent « la part du rêve ». Le volet commercial du festival a pour sa part fait le plein avec 250 exposants de plusieurs pays.
Parmi eux, la représentante de la société américaine Equestrian Premium (San Jose – Californie), spécialisée dans les accessoires de selle en peau de mouton australien, se réjouit « de la fidélité de ses clients ». « On évoque partout la crise mondiale, mais je constate que les produits haut de gamme, les produits de qualité sont toujours achetés en dépit de leurs prix élevés.
Le responsable de la sellerie Gaston Mercier, de Millau (Aveyron), tient le même raisonnement: « l’économie du cheval est épargnée par le contexte morose qui, bien sûr, ne favorise pas le commerce mais ne pénalise pas les ventes dans le moyen et haut de gamme ». « Les clients réfléchissent juste un peu plus longtemps avant d’acheter », explique-t-il. « Il faut raisonner mondialement avec l’Allemagne, la Suisse, l’Espagne ou les émirats et innover, donner envie aux acheteurs avec des nouveaux matériels », conclut Gaston Mercier.
Franck Chaudière, spécialiste de vans et remorques basé en Avignon, estime que l’année 2009 « ne se présente pas trop mal ». « Le milieu du cheval est d’une part aisé même si par forcément riche, et d’autre part constitué de passionnés », analyse-t-il. « En plus la clientèle change car de plus en plus d’amateurs ont leurs chevaux à domicile et ont donc besoin de vans pour les transporter au gré de leur fantaisie », ajoute-t-il.
Graziella Bordignon, artiste peintre indépendante de Grenoble (Isère), qui vit de son art depuis dix ans, va dans le sens général en constatant que « ça ne marche pas trop mal ». « C’est vrai que j’ai moins d’achats coups de coeur, d’achats impulsifs, mais les amateurs achètent quand-même ». « Tout juste allongent-ils leurs délais de réflexion quand ils n’ont pas défini à l’avance un budget d’achat d’art », remarque-t-elle. « Cela posé, je me suis fait une clientèle au fil des ans qui m’est fidèle et je n’aimerais pas commencer dans le métier maintenant.
Côté tourisme, le comité régional du tourisme équestre de Provence attend le printemps avec sérénité. Sa présidente, Marie-Jo Grandveran, dressera alors un bilan de l’activité randonnées, tout en invoquant une clientèle de passionnés qu’elle espère fidèles.
Dans le même domaine, Martin Palaj, revendeur de surplus militaires suisses venu du canton de Vaud, ressent plus « une psychose qu’une véritable crise ». « En France, on parle de crise depuis les années 95, mais on achète quand-même grâce notamment aux découverts liés aux cartes de paiement », dit-il sans plaisanter. « Le problème des Français, c’est qu’ils sont envahis de produits chinois de basse qualité qui au final s’avèrent ruineux », insiste-t-il.
(Article signé de l’AFP)