Résumons les épisodes précédents, pour ceux de «Lui», c'est Guy Birenbaum, auteur du DEL, le Domaine d'extension de la Lutte, généralement célébré comme un «blog influent». Del qu'il déserta, un matin de septembre 2007, pour quelques temps plus tard aller faire quelques parties de tennis sur sa plage...
Les anciens combattants énervés se souviennent de cette guerre dynastique mi homérique mi clochemerlesque, pour un morceau de la vraie croix (©Zgur) qui a vu s'édifier peu à peu le Village des NRV...
Mais entre deux siestes à la plage, il nous a concocté un bouquin, le GB. Le moins que l'on pouvait faire est d'y consacrer quelques lignes ici...
Le Cabinet noir est le récit des tribulations d'un auteur/ éditeur friand des arrières salles de la République face aux tentatives multiples de manipulation d'Yves Bertrand, ancien patron des RG, dont les "Carnets" ont récemment ébranlé le monde politique. L'envers du décor de certaines "révélations" fracassantes destinées à destabiliser certains hommes politiques, à seules fins de protéger un clan.
Au fil du récit, qui se lit comme un polar, GB ne prend pas la pose du Tintin reporter, rôle qu'il se refuse régulièrement à endosser. Ecrit à la première personne donne à lire, aussi, les tentations, les fascinations d'un éditeur à la recherche DU bon tuyau, comme ses scrupules et son obsession de la vérification.
Car, ne nous y trompons pas: souvent fort peu amène avec la gent journalistique, Birenbaum lui assène là une leçon, pas même de déontologie, mais de professionnalisme. Et esquisse en filigrane un procès d'un «journalisme d'investigation» nourri de connivences, de déjeuners, de coups de fil et de sources trop souvent uniques et non vérifiées, et peu prompt à reconnaître qu'il s'est laissé trompé...
Car plusieurs des manipulations du «cabinet noir» narrées dans ce livre n'auraient pu atteindre leur cible sans l'obsession commerciale du scoop, destructrice de toute défiance et précaution.
Au final, une lecture qui laisse fortement songeur sur la volonté et la capacité d'orienter les focales des médias qui ne demandent que cela... et qui aurait pu porter, cette exergue:
Ce n'est pas parce que les théories du complot sont détestables que les complots n'existent pas.
PS. Pour ceux qui veulent découvrir en chair, os et paroles l'auteur et ancêtre du Village, rendez-vous ce samedi, 19h30, à la librairie Tropiques, 63 rue Raymond Losserand, Paris XIVème.
Valdo