[photo: Swigart sur Flickr]
Je suis en train de lire “The Anatomy of Buzz”, un livre de Emanuel Rosen, qui dissecte le phénomène du bouche à oreille. Dans le troisième chapitre, il explique à son avis pourquoi on communique. Il donne un exemple pour “illustrer que parler n’est pas une activité banale qu’on engage quand on n’a rien de mieux à faire. C’est un besoin profondément ancré qui existe chez plusieurs autres animaux.”
Un de ces animaux est le corbeau. Il présente ses discussions avec Bernd Heinrich, professeur à l’Université du Vermont. Celui-ci étudie la biologie nordique et entre autre les corbeaux. Il s’est déjà posé une question que je me pose toujours quand je vois de pauvres oiseaux traverser l’hiver du Nord de l’Amérique: “Comment font-il pour manger dans ce climat?”
Afin de répondre à la question pour les corbeaux, son équipe et lui ont obtenu une carcasse de vache d’un fermier et sont allé la porter dans la forêt enneigée. Après quelques jours d’observation, un corbeau est passé dans le coin et a détecté la carcasse. Même s’il pouvait se gaver pour des semaines entières, il n’en a pas pris une bouchée et a disparu pour encore quelques jours. Il est ensuite revenu, cette fois avec des douzaines d’amis corbeaux. Pourquoi le corbeau n’a-t-il pas gardé le secret pour se remplir la panse en solo? Quel avantage l’évolution a trouvé à ce partage? Selon le scientifique, “D’avoir plus de pairs d’yeux augmente la possibilité que tous les oiseaux seront nourris, et nourris régulièrement.”
De la même manière, plusieurs bloggueurs partagent des festins intellectuels: leur expérience. Ne serait-ce pas plus avantageux de conserver ce précieux savoir et de ne l’utiliser que pour eux-même? Apparemment non, car plus leur savoir est précieux, plus ils le partagent. C’est dans notre nature de communiquer, de connecter, de diffuser ce que l’ont a appris. Et on y trouve notre compte en bout de ligne. En partageant, ils en apprennent encore plus. Tout ce qui se partage se multiplie, comme aime le dire mon frère. En solidifiant notre communauté, on améliore notre sort. Tandis qu’on en parle, voici mon top 6 des corbeaux qui me donnent de la bonne viande à me mettre sous le bec régulièrement:
- Artificial Intelligence and Robotics (qui a justement écrit un article récemment sur l’intelligence des corbeaux)
- Talking Robots
- TechCrunch
- Steph Guérin
- Yaro Starak
- Montreal Tech Watch
Je vous fais signe quand je tombe sur une belle pièce! Mais rassurez-vous, je ne le ferai aux petites heures du matin en vous le criant par la fenêtre avec ma voix rauque…