Hier sur le blog Puzzle Socialiste (blog de journalistes du Monde qui décryptent le PS) on apprenait, sans que l’info soit confirmée, que Ségolène Royal se déclare « disponible » pour conduire la liste du Parti socialiste aux élections européennes dans la région Ouest. « J’adore les campagnes électorales », explique-t-elle en se disant prête à assumer dans ce cas, avec la première secrétaire, les résultats d’un scrutin qui seront forcément moins bons qu’en 2004 où le PS avait obtenu, au niveau national, 28,9%. Quel que soit son choix, Ségolène Royal estime que Martine Aubry devrait conduire la liste socialiste dans le Nord. « C’est le rôle du premier secrétaire de s’engager directement dans la bataille », assure-t-elle. En outre, une telle candidature aurait l’avantage, à ses yeux, de mettre fin à la cacophonie de sa majorité sur l’Europe, avec le ralliement au « Manifesto » du Parti socialiste européen qui prône la mise en œuvre du traité de Lisbonne et l’hostilité de Benoît Hamon et de l’aile gauche au dit-traité. « Je n’ai pas de doute sur le fait que Martine, la fille de Jacques Delors, tiendra un discours européen », ajoute-t-elle.
Une question se pose cependant concernant le non cumul des mandats. La direction du PS a confirmé la règle - imparfaitement appliquée… - selon laquelle un député européen ne pourra pas occuper de fonctions de direction dans un exécutif local ou régional. Martine Aubry a également jugé nécessaire que tout candidat aux européennes s’engage solennellement à ne pas briguer ultérieurement un mandat parlementaire en France. Une louable intention censée mettre fin à la pratique bien commode dite du « siège de secours » ; se faire élire au parlement européen le temps de patienter jusqu’aux prochaines législatives ou sénatoriales.
Que penser donc de cette candidature si elle se confirme ? Tout d’abord que le Parti socialiste partira uni et que si les résultats sont mauvais, ils seront partagés ; que Ségolène Royal s’impliquera personnellement dans la campagne et que ça permettra de mobiliser sur le terrain tous ses soutiens malgré les rancoeurs du Congrès ; que le débat sur le cumul des mandats va être relancé au PS ; que le choix des candidats risque de ranimer une nouvelle fois les querelles ou que nous risquons d’assister à un test électoral entre Royal et Aubry si elle se présente sur la Région du Nord ! Bref au PS rien n’est simple !
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