Je suis déjà allée à Douz avec ma moitié. Cette fois, nous sommes allées à deux à Troyes, mais pas pour un cinq-à-sept. Jamais deux sans trois : un de ces quatre, j’irai probablement à Sète. Pas vraiment ascètes, ces deux jours à Troyes. Les bulles de champagne ont coulé jusque dans l’andouillette de Patrick Maury, sympathique maître artisan qui accumule les coupes (pas de champagne, de récompenses : plus de 70, dit-il). Je ne soupçonnais pas autant de richesses dans cette petite ville de l’Aube, dont je ne connaissais que l’illustre et désopilant Raphaël Mezrahi. J’ai donc goûté le fameux rosé des Riceys, un rosé de macération courte 100 % pinot noir, qui n’est élaboré que quand l’année est belle. En 2007, j’vous l’donne en mille, zéro bouteille. On prétend que c’était le vin favori de Louis XIV, qui le connut par les maçons des Riceys chargés de bâtir Versailles. Intéressant, donc, ce rosé sec, mais de là à payer 15 euros la bouteille… Ce qui est rare est cher. Un caviste nous a conseillé l’andouillette avec du champagne (à base de pinot noir). Pour les petits budgets que cette association chiffonnerait, un beau chardonnay fera l’affaire. Alexandre, l’œnologue qui fabrique la prunelle de Troyes sur son vieil alambic en cuivre (1856), la recommande quant à lui avec un chablis bien vif. Plus vif que l’état végétatif dans lequel je rentre de ces deux jours à Troyes. Je ne vais pas grimper mes escaliers quatre à quatre. Ni une ni deux, je vais filer au lit pour redémarrer à neuf.
Photos : L’andouillette de Troyes de Patrick Maury (cuite avec du champagne), un must qui se moque des 5A. La maison du Dauphin, à Troyes, aussi biscornue que les andouillettes de Patrick Maury. Il faut aller au Musée de l’outil et de la pensée ouvrière pour y voir voler des truelles. Le rêve de tout ornithologue bricoleur.