comme si la peinture n’avait jamais existé.
La peinture pourtant, on en a l’intuition, existait avant d’être, comme en germe d’elle-même. Avant d’être formulée en une discipline avec ses codes et ses outils. A l’exemple de ces choses qui tardent à s’affirmer en l’attente de mots ou de formules pour les dire mais dont les révolutions sont déjà en marche. On n’a pas nommé l’art immédiatement. Il y avait cette activité spéciale plus ou moins consciente, plus ou moins revendiquée. Et qui se définissait dans les faits. La peinture commençait d’exister lorsque le regard se portait sur l’alentour et y voyait un paysage. Elle a toujours partie liée aux images, à une attention particulière portée au réel, au monde visible par la médiatisation plus ou moins autoritaire de la pensée. A-t-on déjà regardé le monde autrement qu’en le repeignant des yeux par dessus lui-même.