Voici en avant-première le billet d’humeur de CB News de lundi 19 janvier
“On ne l’attendait plus et pourtant le revoilà. Jean-Marie Messier ex-patron de Vivendi Universal est de retour avec un livre : « Le jour où le ciel nous est tombé sur la tête ». De prime abord, on a l’impression que ce cher Jean-Marie Messier vient (enfin ?) nous parler de la faillite industrielle, financière, morale et sociale qu’a été Vivendi Universal pendant les quatre ans (1998-2002) où il a présidé aux destinées de cette entreprise, mais en fait non. Il vient nous donner ses « solutions pour sortir de la crise financière » pour reprendre le titre de la Tribune du jeudi 15 janvier.
Le quotidien lui donne la parole sur deux pages, le Parisien en fait de même, Challenges se joint à eux et France Inter lui ouvre sa matinale. Et une question me taraude : n’est-ce pas un peu trop ? D’autant que Jean-Marie Messier peu dire sans l’ombre d’une contradiction lors de ses interventions médiatiques : « J’ai été l’une des premières victimes du capitalisme financier ».
Là soit on rigole, soit on s’étrangle. Faut-il rappeler que Jean-Marie Messier a déclaré le 5 mars 2002 : «Vivendi va mieux que bien» alors que VU annonçait une perte nette de 13,6 milliards d’euros, la plus importante jamais affichée par un groupe français, et une dette de 28,9 milliards d’euros. Faut-il s’attarder sur sa boulimie médiatique qui avait conduit les Guignols à le surnommer J6M (Jean-Marie Messier Moi-Même Maître du Monde) ? Peut-on enfin raisonnablement croire que celui qui a incarné jusqu’à la caricature le capitalisme fou propose des « solutions iconoclastes » comme le déclare la Tribune ? Ce traitement médiatique du livre de Jean-Marie Messier est étonnant. Comme si les médias étaient de nouveau prêts à dérouler le tapis rouge à celui qui fut, certes, un peu visionnaire sur la convergence des médias mais qui fut surtout le premier illusionniste des années 2000 comme en produisent à la pelle nos systèmes capitalistes et médiatiques ! “
David Medioni