Concentration de méthane observée dans l'atmosphère de Mars
Une équipe d’astro-géologue et astro-biologiste vient de publier dans la revue Science leur découverte d’émanations saisonnières de méthane dans l’atmosphère de Mars. Ainsi sur une période de trois années martiennes, équivalent à six années terrestres, les chercheurs ont observé des variations dans les émissions de ce gaz que l’on retrouve également sur notre planète, signant l’existence possible de formes de vie. En effet, 90 % des émissions de méthane sur Terre sont de sources biologiques, les 10 % restants provenant de sources géochimiques. Les quantités de méthane observées sur Mars sont équivalentes à de nombreux sites actifs sur Terre, précise Michael Mumma qui dirige le centre d’astrobiologie du Goddard Space Flight Center de la NASA.
Les auteurs de cette étude s’interrogent, bien entendu, sur les origines de ce méthane : est-il récent ou très ancien ?, provient-il d’une source géochimique ou d’organismes vivants, de bactéries ? et si oui, où se trouvent-ils ? A quelle profondeur ? Car il semble improbable que des formes de vie existent en surface où l’eau n’y est plus liquide depuis longtemps et où l’atmosphère, si ténue, laisse passer les rayonnements ultra-violet du Soleil, gênant ainsi leur apparition et leur développement.
Toutefois, il n’est pas exclu qu’une vie se soit développée dans les profondeurs de la planète, à plusieurs centaines de mètres, dans des poches ou abris où l’eau circule sous forme liquide … A l’instar de certaines régions terrestres comme sous le bassin de Witwatersrand en Afrique du Sud où les scientifiques ont découvert des micro-organismes vivant à une profondeur comprise entre 1,9 et 3 km. Leur principale source d’énergie étant l’hydrogène qui est détachée de l’oxygène par la radioactivité naturelle dans les entrailles de la Terre. Donc, pourquoi pas sur Mars quand on sait qu’il y a beaucoup d’eau, principalement sous forme de glace en surface ?!
Une découverte exaltante qui ne manque pas de passionner ses auteurs et aussi nombre d’entre nous.
Crédit photo : NASA.