BUKOWSKI c'est un de ces noms qu'on a plus ou moins entendus et qu'on connait sans trop connaître : il nous dit vaguement quelque chose, mais sans plus. Longtemps, je n'ai eu de lui que l'image de cet extrait d'APOSTROPHES. Je savais simplement que c'était un écrivain américain majeur du XXème siècle, sans plus.
Puis, j'ai vu Factotum, qui se base sur un de ces romans (excellent Matt DILLON, au passage) et qui ne m'a pas laissé indifférent. Comme bien souvent, j'ai ensuite attendu avant de franchir le pas et de lire enfin l'auteur.
J'ai donc commencé avec ces contes, qui sont en réalité un recueil d'une vingtaine de nouvelles, et en français, car je craignais l'utilisation de l'argot (et j'ai eu raison).
Que sont finalement ces contes ? Bien souvent des tranches de vie d'un alter-ego de l'auteur, qui montre un monde de marginal qu'on n'ose à peine imaginer. Attention, âmes sensibles s'abstenir, car là, tout n'est qu'alcool et sexe. Ou presque. On boit et on baise. Pas d'heure pour le whisky ni pour le picrate. On en boit jusqu'à plus soif, et bien plus encore. Tant et si bien que j'avais envie de vomir à sa place, c'est vous dire.
Il serait, néanmoins, abusif de résumer le présent ouvrage à l'alcool. On y découvre aussi l'ambiance hippie d'alors, des expériences de taulard ou d'écrivain en marge du milieu littéraire, des touches de fantastique, des histoires un peu plus sentimentales aussi.
D'ailleurs, si vous n'en lisiez qu'une, je conseille la dernière. La plus poétique, mais aussi la plus tragique. Et, bizarrement, celle où on boit le moins.
En résumé, le langage est cru, le quotidien souvent misérable, ça pue la vie à toutes les pages. Néanmoins, je ne conseillerai pas BUKOWSKI aux regards trop chastes.