Chat échaudé craint l'eau froide !

Publié le 11 janvier 2009 par Naissancenaturelle
Samedi 10 janvier.

Décembre est arrivé, les fêtes avec et impossible autant pour A. que pour moi de programmer une consultation avant ce début du mois de janvier. C'était hier à 9h45. Le temps de poser Nils et Ulysse à l'école, et en route pour Briançon.

Il fait un froid de canard, comme sur une bonne partie du pays, et ce n'est pas le premier contact avec A. qui nous réchauffe...  Mais nous en avons l'habitude, il suffit de faire le point sur mon dossier et mon état actuel pour que l'atmosphère gagne quelques degrés. Je lui parle de la dernière échographie et de l'invitation par le professionnel à en passer une nouvelle autour de la 27ème semaine. Elle relit le compte-rendu attentivement et me  demande ce que je veux. Moi ? Juste entendre quelqu'un me dire que l'estimation à 470 grammes, c'est bien, et qu'il n'y a pas d'urgence. Elle est bien d'accord avec cela. Et comme je dois la revoir dans un mois, il sera toujours temps de faire l'écho si elle se rend compte que ma hauteur utérine n'a pas suffisamment augmenté. D'ailleurs dans un mois, j'en serai à 27 semaines ? ça tombe plutôt bien !

Enfin vient le moment de lui annoncer que nous avons rendez-vous lundi avec un des obstétriciens de Briançon. Petite appréhension car nous avons fait la démarche sachant qu'elle nous avait recommandé d'attendre le sixième ou le septième mois de grossesse. Et, ô surprise, elle abonde dans notre sens.

Elle nous donne quelques informations sur le caractère plutôt interventionniste de l'obstétricien. Interventionniste au sens ou il semble qu'elle (car  c'est une femme) ait pour habitude de déployer un énorme parapluie afin de se mettre à l'abri. Pas question pour elle de ne pas prévoir le pire. Et présenter les pires scénarii afin d'avoir le dernier mot semble être un art qu'elle maîtrise. Donc nous savons qu'il ne faudra pas se laisser impressionner. Mieux encore, nous devrons lui démontrer que nous avons déjà évalué les risques réels et lui demander toujours plus d'explications lorsque ses arguments nous paraîtrons douteux. Oui, c'est vrai, j'espère peut-être à tord qu'elle s'enlisera dans ses explications et que moi, petite présomptueuse que je suis, après trois accouchements et avec tout le tact dont je suis capable, je saurai lui montrer du doigt ses "erreurs".

Selon A., si nous parvenons à convaincre ce médecin, l'affaire sera pratiquement gagnée. Elle nous conseille même de parler de nos démarches auprès d'autres maternités. Selon elle, cette maternité serait en danger et aurait besoin de « faire des naissances »... Alors pas question de laisser filer une patiente.

C'est là que, pour nous, ça coince un peu... Car quelle garantie avons nous dans un pareil cas que l'hypocrisie ne sera pas pour eux le seul moyen de ne pas nous perdre ? Et après tout, est-ce qu'après avoir validé notre demande quelque chose empêche les obstétriciens, l'heure venue, de n'en faire qu'à leur guise ? Je sais pertinemment que l'on est incapable de s'opposer à eux pendant l'accouchement. De toutes manières, si on osait, ils sortiraient l'artillerie lourde et nous effraieraient en nous parlant du pire pour Salomé et moi.

Je ne vois en réalité qu'une solution, c'est d'arriver à l'hôpital à la dernière minute. Mais dans ce cas, ça ne sera pas l'accouchement serein que nous souhaitons. Je crains que l'équipe en place ce jour-là n'interprète cela comme... il y aurait plusieurs interprétations possibles et je pense malheureusement  qu'elles seraient toutes fondées. Mais la principale serait le manque de confiance !

La confiance, c'est pourtant cette relation que nous devons établir avec le corps médical. J'ai un peu d'expérience sur les méthodes employées pour effrayer les parents et je ne les laisserai pas nous intimider avec de tels procédés. Je sais qu'en cas de refus franc, je vais m'accrocher et tout faire pour les convaincre. Par contre,  s'ils acceptent le principe de l'AVA2C, même sans trop discuter, c'est moi qui vais être la plus difficile à convaincre de leur sincérité. Chat échaudé craint l'eau froide ! Et les quelques anecdotes que nous a racontées A. sur ses patientes qui ont accouché dernièrement à l'hôpital n'ont rien fait pour me rassurer.

Pour l'heure, il s'agit de leur faire accepter le principe de l'AVA2C et pour moi d'accepter de leur faire confiance. Il ne nous reste plus qu'à affûter nos arguments pour lundi.