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Belle conscience sociale

Publié le 15 janvier 2009 par Suzanneb

Je constate avec désolation que les citoyens sont pris en otage par un système où les ressources en pénurie ont le gros bout du bâton et où les bénéficiaires de soins n’ont rien à dire, en tout cas, rien qui pourrait faire ombrage aux prestataires de soins et à la profession médicale.

L’hygiène est une priorité si on en croit les rapports xyz mais lorsqu’on consulte les organismes créés pour soutenir et promouvoir des soins de qualité, on se bute à un refus poli de bouger le petit doigt dans cet objectif, PRIORITAIRE je le rappelle. Dans ces conditions, ils devront dire: «mission impossible» au lieu de «mission accomplie». Et on ne parle même pas de leurs autres objectifs moins prioritaires.

L’initiative du macaron pour demander des soins sécuritaires a été proposée à des organismes, un para-gouvernemental et 2 autres voués au soutien et/ou à la défense d’une certaine clientèle de patients.

Jusqu’ici LES 3 m’ont avoué qu’ils trouvaient l’idée bonne. En gros, les commentaires étaient bons chez les représentants de ces organismes, dont je tairai le nom, pour ne pas faire ombrage à leur «autorité morale» si tant est qu’elle ne soit pas soumise à des contraintes à l’origine douteuse.

Alors, pour déboucher sur du concret, moi je voulais savoir comment le mettre en oeuvre, ou encore je cherchais des appuis, des organismes qui non seulement étaient d’accord pour me répondre gentiment que l’idée est bonne, mais qui seraient aussi en mesure de m’appuyer, ou encore m’aider concrètement à monter ce projet, ou mieux: s’en charger eux-mêmes si cela pouvait s’inscrire dans leur mission.

Je vous donne en mille leur réponse: Un refus poli.

L’eau serait-elle chaude ? de qui a-t-on peur ?

On ne se mouille pas… Pourquoi ? Bouche cousue. Pas un son ou au mieux: «ce n’est pas notre mandat… ce n’est pas dans nos tâches, faudrait pas frustrer les  médecins»…  La belle affaire !

Je ne leur demandais pas de se porter garants de mon intégrité et de mon objectivité ! Dans 2 cas sur 3, Ils ne me connaissaient ni d’Ève ni d’Adam et n’ont jamais été informés de l’existence de ce blogue, ni avant, ni pendant, ni jusqu’à aujourd’hui, midi heure de l’est.

Je ne demande pas la paternité de l’idée: que ceux qui ont les moyens de mettre en oeuvre un tel projet se présentent et mettent l’épaule à la roue, c’est plus leur job que le mien anyway. Moi je ne fais que mon devoir de citoyen (et aussi de patient), enfin, c’est mon idéologie vous n’êtes pas obligé de la partager, je crois qu’un citoyen a le devoir de s’impliquer pour une société meilleure et qu’un patient a le droit d’obtenir (et devrait s’impliquer pour) des soins de santé sécuritaires.

Évidemment, ceux qui ont pour mandat d’approuver des budgets pour de telles initiatives m’ont expliqué que je devrais monter un dossier détaillé, le pourquoi, le comment, la faisabilité, le mode de distribution et j’en passe. Une job d’administrateur de projet. Et pas le début d’une piste par où commencer si ce n’est une invitation à me «trouver un organisme pour me représenter».

L’invitation est lancée

Si vous travaillez au sein d’un organisme intéressé et habileté à m’aider dans la poursuite de cette initiative, je vous prie de faire vous faire connaître en m’envoyant un petit message par le biais de cette page.

Je constate aussi que…

Si l’opinion populaire était du côté de la sécurité des soins, à plusieurs ne finirait-on pas par faire basculer les habitudes en faveur d’une bonne hygiène des mains, surtout avec le soutien des instances décisionnelles ?

Pourquoi le gouvernement a-t-il créé et/ou subventionné ces organismes?

Est-ce pour donner le change à la population (création et soutien à des structures destinées à faire bien paraître le système) ou bien ont-ils vraiment la mission et le pouvoir d’améliorer la qualité des soins et des services de santé ? Sont-ils soumis à des pressions aux sources et intérêts douteux ? qui sait ?

C’est évident que ces organismes ont peur de se mouiller.  Ils disent

«Cette initiative est bien mais ne répétez surtout pas qu’on a dit ça.»

La peur et la foi dans le médical datent de très longtemps.

Tout le monde tremble devant le médical: ils sont indépendants, bien protégés, leur autorité morale n’est jamais contestée et j’ai bien peur qu’ils aiment cette toute-puissance que leur confère autant d’autorité.

Les malades sont pris en otage par un système où les ressources en pénurie ont le gros bout du bâton et où les bénéficiaires de soins n’ont rien à dire, en tout cas, rien qui pourrait faire ombrage aux prestataires de soins et à la profession médicale.

Bien qu’encore minotaires, certains professionnels de la santé tentent de prêcher par l’exemple et réussissent à s’impliquer positivement, mais ils sont parfois mal perçus par leurs pairs, moins enclins qu’eux à juger prioritaire l’hygiène des mains.

Personnellement, j’aime bien le Québec et les québécois, je suis québécoise, mais je refuse de jouer au gentil québécois qui ne dit jamais un mot plus haut que l’autre sauf pour chialer contre les «empêcheurs de tourner en rond».

Ce cher québécois politiquement correct et éternelle victime des… circonstances, pourtant fier défenseur des libertés individuelles, sommeille en chacun de nous, depuis des siècles des siècles, amen ! En fait de liberté (au pays des droits de l’homme) il ne se sent pas assez libre pour poser des gestes concrets pour se sortir du trou. Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil.

Bravo. Belle conscience sociale.

Rappelons qu’au Québec nous ne disposons que d’informations parcellaires en ce qui a trait à la prévalence des infections nosocomiales.

  • Il n’y a pas de véritable système de surveillance des IN en temps réel ni au Québec ni au Canada.
  • Nous ne disposons que d’évaluations à partir de données parcellaires essentiellement sur le SARM et le C. diff.
  • Au Québec, ces données ne concernent que les soins de courte durée dans seulement 94 hôpitaux.
  • La psychiatrie, les pouponnières et les services de néo natalité en sont exclus.
  • Le nombre exact de décès n’est pas connu non plus.

ADVIN.ORG


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