On aurait pu s'attendre à ce que l'appel au boycottage commercial d'Israël vienne d'un pays arabe. Mais non, c'est Mahmoud Ahmadinejad, le président de la République islamique d'Iran, abonné aux diatribes contre Israël, qui se fait, une fois de plus, le chantre de la cause palestinienne.
"La rupture des relations commerciales avec les sionistes par les pays de la région, musulmans et arabes, est la moindre des attentes des peuples de ces Etats", a-t-il déclaré aujourd'hui, à l'occasion d'une conférence de presse.
Dans une lettre adressée au roi Abdallah d'Arabie saoudite, le président iranien a également accusé certains Etats arabes et islamiques de complicité dans le «génocide» des Palestiniens à Gaza.
Si ses différentes interventions sont saluées par la rue arabe, c'est parce que les populations de cette région du monde y trouvent, en effet, l'expression de leur désarrois face à la tragédie palestinienne qui se déroule sous leurs yeux.
Mais que cherche vraiment le président iranien ? Faut-il voir dans ses déclarations un vrai signe de compassion ou une tactique politique visant à rallier à sa cause les peuples de la région ?
Ses détracteurs sont septiques. Ils s'étonnent, en effet, de voir leur président dépenser autant d'énergie à soutenir « des arabes sunnites », alors que l'Iran chiite est connu pour négliger, voir dénigrer, sa propre minorité sunnite.