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Geste parlé
Je t’aime. On n’entend rien
Parfois le mot aimer convient,
On le sait sans pouvoir se l’expliquer.
Il semble que cela emporte où c’est comme plus rien
Comme plus rien mais pourtant
Le plus solide contentement.
Ni désastre ni parousie, on ne saurait pas dire
Ni rien ni tout ni l’insignifiance,
On n’a que deux mots donnés tout entiers : je t’aime ;
Ou des formules qui sont
Des forces de ruine et d’enchantement
Qu’on s’imagine être des poèmes.
Dire « je t’aime » tout bêtement s’allonge.
Mais ça qui encombre fait aussi du bien.
Je t’aime dit tout le présent que voilà :
Juste un vers pour commencer un poème
Qui va d’un instant l’autre. S’il vraiment passe
(On voit mal comment)
Par le chas du temps ?
Le présent décousu, rien : je t’aime.
James Sacré, Un paradis de poussière, André Dimanche Éditeur, 2007, pp. 113-115.
Voir aussi :
- (sur Terres de femmes) James Sacré/Parfois ;
- (sur Loxias) une bio-bibliographie de James Sacré.
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