Une révolution dans la République la plus monarchique d'Europe:
« Cécilia de l’Elysée » vedette mondiale de la « Pipolitique »
L’œil en coin de VENUSIA pour RELATIO :
On connaissait l’Europe des Princes consorts, des vraies reines (ou des fausses, simples femmes de roi), des favorites et des maîtresses (des Empires, des Royaumes, des Principautés ou des Républiques). On connaît encore mal le temps des amants (manque de parité, au sommet des Etats !). Mais la France innove.
Voici le temps de la princesse (de la République) qu’ « on » sort quand on peut et, visiblement, quand elle veut. Bientôt, on va dire « c’est une Cécilia » pour qualifier une épouse libre, de caractère, indépendante, imprévisible… C'est vrai que c'est beaucoup mieux qu si l'on devait parler de "Sarkozette", par exemple...
« Cécilia » est déjà plus qu’une femme : elle est devenue une marque (à ne pas déposer : elle n’est pas Marie-Antoinette !), un label (de qualité, of course !), dans la grande boutique de la « pipolitique ». La monarchie républicaine française va inspirer Hollywood : c’est sûr…Après Grâce de Monaco, Cécilia de L’Elysée… Et ce n’est pas du cinéma…
Oh! Cabu...« Mon seul problème, c’est Cécilia », aurait dit Nicolas.
Heureux homme qui n’a d’autres soucis que son épousée, en ces temps troublés où ses seules responsabilités d’Etat tant désirées devraient logiquement oppresser …
Malheureux mâle (on est homme avant d’être d’Etat, cela n’a rien de désobligeant !) qui doit vivre en permanence, ou presque, dans une de ces angoisses matrimoniales (existentielles) qui font le bonheur des psy, la fortune des sexologues plus ou moins patentés et fournissent de bon sujets aux romanciers en quête de romances passionnées et passionnelles. L'amour-passion, c'est vivre par procuration:le peut-on quand le peuple devrait compter plus que le "pipole", comme on tente de l'écrire en français ches les "people"...
J’ai hésité, avant de consacrer cette chronique sans prétention à la Première Dame de France, jamais photographiée (en douce) dans un super marché, comme Mme Merkel achetant des oranges, jamais absente de la scène médiatique (comme les autres conjointes ou conjoints de presque tous les dirigeants européens), jamais invisible même quand personne ne la voit.
Moi, je l’aime plutôt bien et sympa, notre Cécilia (inter)nationale. Je me demande juste ce qu’elle peut bien trouver comme charmes (sans doute cachés) à Nicolas, mais je n’y peux rien, c’est à la fois physique et politique. Et c’est très personnel : c’est l’un de mes « prochains » dont je ne me sens pas proche. Pardonnez-moi si je ne peux l’aimer comme je m’aime. D’ailleurs, il doit s’aimer suffisamment lui-même pour pardonner celles et ceux qui ne l’aiment guère ou pas (Là, je dis une bêtise délibérée…Ce type de bonhomme doit détester l’indifférence).Passons…
Mais le « phénomène Cécilia » en cette époque où l’on finit par de plus faire beaucoup de différences entre Gala ou Voici et Le Monde ou le Figaro (je sais, j’exagère…) est trop devenu sociétal, donc sociologique (c’est pratique ce genre de mots pour masquer mes instincts de curieuse malsaine !).
« On » fait son « bilan des 100 jours » , comme si c’est elle qui avait été élue. « On » l’interpelle comme si elle devait rendre des comptes à des électeurs. « On » ne lui fout jamais la paix (non royale, comme dirai Hollande)…
Elle vole au secours des infirmières en se jetant dans les bras du loup Kadhafi ? Questions, soupçons, rumeurs… Elle quitte le G8 par une porte dérobée ? Interrogations, condamnations, procès d’intention… Elle est là. Pourquoi ? Elle n’est pas là. Pourquoi ? L’ « angine blanche » (que dit lui avoir filée Sarkozy) qui l’a empêchée de répondre à l’invitation de Mme Bush mais ne lui à pas interdit de s’exhiber en short le lendemain est devenue un événement dans les médias américains…et français, par ricochet. Une angine blanche, c'est quoi? une gueule de bois, une bouderie,une maladie diplomatique? Cournnement (si l'on peut dire): « Libé », aujourd’hui lui consacre couverture et dossier.
Et Santini, le Ravaillac de Bayrou, le fumeur de cigares de Hauts de Seine qui donne des hauts le cœur comme tous ceux qui se croient spirituels mais confondent hauteur et altitude dans leurs mots choisis nous fait ce matin, sur RTL un vrai festival comme les machos de comptoirs n’osent plus en faire…«Cécilia est une femme très moderne, indépendante. (…) Je suis toujours surpris de l’image qu’elle a chez les femmes, qui disent: "elle a raison, elle ne veut pas être bobonne, elle ne veut pas faire le yucca, le caoutchouc, elle veut pas être là quand on sonne, et bien c’est très bien"», a-t-il dit. «C’est vrai qu’aujourd’hui les femmes (…) partenaires de politiques ont un rôle tout à fait différent de celui de Tante Yvonne (l’épouse du général de Gaulle) ou de Claude Pompidou».
Claude Pompidou, « bobonne » ! Si elle ne venait pas de nous quitter, elle en serait morte…Mais Santini le cynique sait que le ridicule ne le tuera pas. Un vrai mec, Santi ! Un de ceux qui aiment les femmes en les méprisant sans avoir conscience qu’il les méprise.
Mais je me méprends peut-être… Je viens de lire le numéro que le magazine littéraire consacre à la bêtise … C’est à lui que je voulais consacrer cette chronique « légère » (comme la cuisine du même nom). Mais le bruit fait autour de Cécilia a coupé toute inspiration « philosophique ». Et en matière de bêtise, ce matin, sur RTL, c’était vraiment la « ligne ouverte »… La bêtise, elle s’étale, mais ne s’explique pas…
Je cite la présentation de ce (bon) dossier : « Comment la bêtise ce défaut de l’esprit, qui n’est pas toujours le contraire de l’intelligence, habille les formes les plus caricaturales de l’idéologie, pétrifie la pensée en formes creuses pour faire de l’Histoire une farce tragique ? Quand l’esprit en quête de certitudes ou d’idéal tombe dans l’automatisme du cliché et du langage, la bêtise n’est jamais très loin. De Voltaire à Raymond Aron, de Feydeau à Umberto Eco, les écrivains ont puisé à pleines mains dans cette matière inépuisable, parfois drôle, toujours désespérante. Dans un monde déserté par les dieux, c’est peut-être le sentiment de la bêtise qui a remplacé le tragique. ». Cela fait réfléchir, non?
Et encore ce passage (je ne suis pas payée du tout, pas même à la ligne…) : « La bêtise remonte à la plus haute antiquité, sans doute, comme eût dit Alexandre Vialatte, mais quiconque tente aujourd’hui encore d’enfermer la bête immonde en un concept opératoire, sinon définitif, se casse les dents »
Comme je tiens à mes (jolies dents), je crois que j’ai bien fait de me consacrer au "phénomène Cécilia" D’ailleurs, ce n’est pas un « hors sujet », comme redirait mon prof de Français... A celui-là! Un vrai mec, (comme Santini, dit géranium ou chrysanthème depuis aujourd’hui) .... Il avait (et a toujours, j’imagine) tendance à confondre, face à ses élèves du genre qu’il n’a pas, sujet et objet…Dure, dure la condition des femmes qui ne se veulent ni yucca, ni plante verte, ni pot de fleurs, mais FEMMES tout simplement...
Venusia.