Ancien apparatchik du Parti Socialiste, Eric Besson se fendait fin 2006 d'un brûlot contre Nicolas Sarkozy, notamment à propos de sa politique d'immigration menée au ministère de l'Intérieur. Puis subitement, quelques mois plus tard, en pleine campagne présidentielle il change de camp et s'en va rejoindre sa cible préférée. Besson devient plus sarkoziste que toute l'UMP réunie. On connait la suite. Il flingue Ségolène Royal avec le bonheur d'un enfant gâté, comme il flinguait Sarkozy avec la même joie. Que peut réaliser de mieux ce tireur d'élite de jours obscurs? Mais la promotion sociale, bien évidemment. Il vient d'être promu, ce matin 11h30, (au moment où j'écris ces lignes) ministre chargé de l'immigration, le poste de Brice Hortefeux. Ainsi il aura en charge cette politique qu'il exécrait. Les guignols de l'info ne l'auraient pas imaginé. Besson, l'homme sûr, va devoir réaliser tout ce dont il avait en horreur. C'est le prix de la trahison. Reste une incertitude: qui est le vrai Besson, celui du PS ou celui de l'UMP? Il y a une une constante dans l'histoire des hommes qui peut se résumer ainsi: "Qui a trahi, trahira!".
Lire le pamphlet de Besson contre Sarkozy sur le site d'une journaliste de Libération ici