Non, mon article n'a absolument rien à voir avec la Bible. C'est simplement un clin d'œil en jouant sur les mots : "Lazare, lève-toi et marche". Quoique, avec les problèmes de transport, les gens vont finir par rentrer à pied chez eux.
Les Unes des journaux ont toutes résonné d'une seule voix. La fermeture de la gare Saint-Lazare a surpris et exaspéré les gens qui pensaient rentrer chez eux sans encombre. Cet arrêt de travail soudain est la goutte qui a fait déborder le vase. Alors qu'une grève de plusieurs semaines venait de prendre fin, un conducteur se fait rouer de coups par six jeunes en état d'ébriété. Le conducteur était sorti pour réarmer une alarme qui s'était déclenchée. Réaction immédiate de ses collègues par une grève surprise de contestation. D'après la loi, il est serait désormais possible de reprendre une grève après l'avoir cessé. Les syndicats ont donc profité de cette disposition. C'est sûr qu'il serait plus simple si les salariés faisaient grève pendant leurs congés.
Ceci étant dit, fallait-il fermer la gare et laisser des centaines de voyageurs dehors dans le froid ? Soyons objectifs et imaginons la scène. La gare restée accessible, les personnes seraient entrées au fur et à mesure qu'elles arrivaient et la gare se serait ainsi remplie petit à petit. Beaucoup de monde à l'intérieur et du monde qui aurait petit à petit envahi les quais, ne pouvant pénétrer dans les trains fermés. Peut-être certaines personnes auraient tenté de pénétrer dans les wagons, forcer les portes ou briser les vitres. En gare Saint-Lazare, les quais ont une largeur confortable mais avec du monde, ils deviennent vite étroits. Une bousculade pourrait provoqué des chutes voire même des chutes sur les voies : chevilles foulées, jambes cassées, voire pourquoi pas traumatismes crâniens. On peut tout envisager. Sans compter les voyageurs énervés sur le personnel de la gare présent sur place. De toute façon, que les gens aient attendu dehors ou dedans, cela ne changeait rien puisque aucun train ne partait !
La SNCF a la guigne depuis quelques temps entre sabotages, pannes électriques, incidents de caténaires et intempéries, la situation est quelque peu délicate à gérer. Sans compter les problèmes du site de réservation (géré par une société extérieure) qui plante plus souvent depuis sa refonte. Avec tous ces soucis internes, la SNCF sera-t-elle en mesure de faire face à la concurrence qui va débarquer dès 2010 pour les liaisons internationales et 2017 pour les liaisons nationales ? Elle a pourtant un coup à jouer avec le yoyo que subit le prix du litre de carburant et la crise financière. Le train reste le moyen le plus économique et plus écologique d'où une hausse constante du trafic et du nombre de voyageurs. Il va falloir absorber et gérer cette affluence avec le même réseau.
D'aucuns souhaitent la privatisation de la SNCF espérant ainsi cesser les arrêts de trafic, et notamment les grèves qui représentent environ seulement 1 à 2% des interruptions. Une société gérée par des actionnaires soucieux de leurs deniers pourra-t-elle proposer une continuité de service sûr et sans accroc ?