7 ans qu’on essayait de trouver sa voie! Au début, on l’avait promise à une brillante carrière de saut d’obstacle comme papa et on avait tout misé là dessus. Mais bizarrement, rien n’est jamais sorti de tant d’application et Kinstone du Paradis n’a jamais su enchaîner un parcours sans encombre. Pourtant beaucoup s’y sont essayés, avec toutes les méthodes imaginables, allant du murmure à l’oreille au bon vieux coup de badine sur la croupe. Rien à faire, cette jument ne sauterait pas… pour le plus grand malheur de sa propriétaire…
Mais le pire dans tout ça, c’est que Kinstone est attachante, et le mal était fait! Trop difficile de s’en séparer, donc sa cavalière organisa une reconversion en dressage. Sans être brillantes, elles enchaînèrent les concours et prirent goût au grattage en carrière loin des chandeliers. Il faut dire que Kinstone, en plus d’être attachante, est très appliquée dans le travail. Elle ne sautait pas, mais on ne pouvait pas imputer ça à son caractère.
Ce compromis tenu quelque temps, mais l’amertume d’être passée à côté d’une carrière de CSO repris petit à petit le dessus, à mesure qu’il devenait de plus en plus difficile de payer la pension. Alors, l’opportunité d’une demi-pension avec un cavalier de horse-ball fut considérée comme une aubaine.
Et c’est ainsi que Kinstone fit ses premières foulées avec un ballon… Et elle s’adapta aussitôt à cette nouvelle activité! La joie de galoper avec les copains, courir après un ballon, avoir la reconnaissance de son cavalier, c’était fait pour elle. Très rapidement, elle comprit ce qu’on attendait d’elle, mettant à profit son dressage avancé et sa souplesse pour toujours tirer son épingle du jeu. Petit à petit, le joueur et sa monture devenait de plus en plus complice, et par conséquent de plus en plus efficace… Petit à petit, sans s’en apercevoir, Kinstone avait trouvé sa voie : elle était jument de horse-ball!
Plus tard, suite à une série de chaleurs exubérantes, on lui trouva une tumeur étrange sur l’ovaire, diagnostic qui expliquait ses difficultés à l’obstacle. En effet, lors de sa puberté, Kinstone a connu de telles douleurs ovariennes que le développement de son arrière main ne s’est pas fait normalement. Son caractère volontaire lui a permis d’effacer cette faiblesse en devenant hyperlaxe pour éviter la douleur. C’est donc une jument handicapée qui est devenue ma coéquipière lorsque je suis devenu horse-baller ;o)