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Dérives sémantiques

Publié le 14 janvier 2009 par Jfa

Les mots dérivent. Les emprunts aux langues antiques aussi. Il en est ainsi du “symposium” ou “symposion”, que tout un chacun, et le dictionnaire, définissent comme un colloque, ou congrès de spécialistes.

Feu JF Revel (“Un festin en paroles, Histoire littéraire de la sensibilité gastronomique de l’antiquité à nos jours”- 1ère éd. en 1978, Texto éditions) indique que le terme désigne, chez Xenophon, une réunion d’hommes au cours  de laquelle on buvait du vin, force vins, tout en assistant à des numéros plus ou moins artistiques. Xénophon raconte qu’au symposion de Callias, après les numéros de deux artistes, un jeune homme et une jeune fille “très beaux” se terminant par un “ballet-pantomine des amours de Zeus et d’Arianne”, les convives perdirent complètement la tête: “Ceux qui étaient célibataires se jurèrent de prendre femme au plus tôt et ceux qui étaient déjà mariés se levèrent en grande hâte pour bondir à cheval et courir chez eux rejoindre leurs épouses afin de les posséder”, Xénophon dixit.

C’était une cérémonie règlementée  qui commençait, à l’issue du repas et après avoir répandu un peu de vin en hommage aux divinités, puis avoir entonné en choeur le “pean symposiaque”, hymne en l’honneur de Dionysos, se continuait par des libations (nombreuses et successives) commandées par le maître de maison de vin allongé d’eau selon les coutumes de l’époque. Entre les libations, on devisait et philosophait. Au passage,remercions chaleureusement les grecs grâce auxquels le vin, vraisemblablement originaire du Moyen-Orient, est parvenu jusqu’à nous. Et quels hommes, quelle audace intellectuelle d’oser ainsi s’inventer, avec Dionysos, un dieu du vin…

L’ouvrage cite un rituel semblable existant encore chez les enseignants d’Oxford, autour d’un “chef de beuverie”, où se boivent de manière réglée du Madère et du Porto et au cours duquel ces respectables professeurs parient sur les prochaines élections ou compétitions sportives.

Ces symposiums rappellent aussi les “santés” des banquets d’ordre dans la Franc-Maçonnerie.

L’auteur signale que cette habitude de couper les vins avec de l’eau disparût progressivement chez les  Romains.

Hélas, les symposiums auxquels j’ai participé étaient beaucoup plus arides et austères et mon épouse n’a pas eu à s’inquiéter de beuveries et débauches comparables à celles-ci…

- Pour l’OCDE, “Le pire est à venir pour la zone Euro”, pas de redécollage économique de la zone avant mi-2010… Le Monde. La Commission Européenne n’est guère plus optimiste.

- Suppression des juges d’instruction: “Avec le système préconisé par Nicolas Sarkozy, l’affaire du sang contaminé n’aurait pas existé, l’affaire Elf non plus. Il n’y aurait plus de constitution de partie civile, cette procédure qui a donné naissance à la plupart des affaires politico-financières. Il faudrait que le parquet soit masochiste et schizophrène pour lancer des poursuites qui pourraient nuire à la raison d’Etat…” Le Monde.

- Salariés, actionaires, contribuables… “Pourquoi les actionnaires seraient-ils rémunérés, alors que la crise économique fait des ravages, entraînant des licenciements en rafale ? Plus troublant encore : pourquoi l’Etat, et donc le contribuable, viendrait-il en aide à certains groupes, tels les banques ou les constructeurs automobiles, s’ils ont les moyens de distribuer une partie de leur profit à leurs actionnaires ? D’autant que près de la moitié d’entre eux (pour les firmes du CAC 40) sont des investisseurs étrangers, des fonds de pension pour l’essentiel. Leur rémunération ne dopera donc pas la consommation dans l’Hexagone”… “De fait, certains pays, comme le Royaume-Uni, se sont opposés à ce que les firmes auxquelles ils sont venus en aide versent des dividendes. Mais rien de tel n’existe en France“. Le Monde.

- Pour faire plaisir à JC, le rapport de Tracfin concernant les finances de J. Dray, sur le site de l’Est Républicain.

- “Le chemin du postcapitalisme”. Le Monde.

- Chacun constate tous les jours, à la lecture des journaux que la délinquance progresse malgré les statistiques truquées, il ne reste donc que la méthode Coué. Reuters/Le Monde.


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