Editions du Rouergue
Collection La Brune
524 Pages
Mot de l'éditeur: La Hague... Ici on dit que le vent est parfois tellement fort qu'il arrache les ailes des papillons. Sur ce bout du monde en pointe du Cotentin vit une poignée d'hommes. C'est sur cette terre âpre que la narratrice est venue se réfugier depuis l'automne. Employée par le Centre ornithologique, elle arpente les landes, observe les falaises et leurs oiseaux migrateurs. La première fois qu'elle voit Lambert, c'est un jour de grande tempête. Sur la plage dévastée, la vieille Nan, que tout le monde craint et dit à moitié folle, croit reconnaître en lui le visage d'un certain Michel. D'autres, au village, ont pour lui des regards étranges. Comme Lili, au comptoir de son bar, ou son père, l'ancien gardien de phare. Une photo disparaît, de vieux jouets réapparaissent. L'histoire de Lambert intrigue la narratrice et l'homme l'attire. En veut-il à la mer ou bien aux hommes ? Dans les lamentations obsédantes du vent, chacun semble avoir quelque chose à taire. Dans ce livre dense en personnages et en rebondissements, Claudie Gallay nous convainc une nouvelle fois de la singularité de son univers romanesque. Les déferlantes est son cinquième roman publié dans la collection La brune, après l'excellent accueil de ses deux derniers, Seule Venise et Dans l'or du temps.Née en 1961, Claudie Gallay vit dans le Vaucluse. C'est l'un des auteurs majeurs de La brune. Les déferlantes est son cinquième livre dans la collection, dont les deux derniers, Seule Venise (2004, prix Folies d'encre, Babel 2006) et Dans l'or du temps (2006, à paraître en Babel en mars 2008), ont conquis les lecteurs.
Je ne reviendrais pas sur Les Déferlantes, roman fulgurant qui a conquis plus d'un coeur, dont l'audience a été prodigieuse tant la blogosphère littéraire en a mentionné ses qualités. Je ne reviendrais pas sur l'histoire, sur ces deux personnages, une femme ornithologue fuyant la perte d'un être aimé et un homme Lambert, revenant sur des terres qui ont brisé sa vie. Chacun a une histoire, chacun a vécu une terrible perte et chacun à leur manière cherchent à fuir ou à retrouver la sérénité. Non, voyez-vous, plutôt que de refaire un énième résumé, de ressasser la même intrigue; je penche davantage pour vous livrer mes impressions.
La Hague. Un orage, une tempête, des pluies violentes, une terre hostile, sauvage, distante et si mystérieuse. Une terre sur laquelle vivent des hommes, une terre qui cache en son sein de sombres secrets, des drames d'antan qu'on préfère taire. Ce n'est pas anodin si nos deux protagonistes se rencontrent pour la première fois à l'augure d'une tempête. Les coeurs sont déchirés, une amertume et un profond chagrin se sont installés. Cette rencontre face aux éléments, c'est comme l'éclatement de toute cette mélancolie. Ils se croisent, se regardent, restent distants puis se parlent, se recroisent. Puis petit à petit, Claudie Gallay met en scène une étrange relation faite de complicité, parsemée de chaleur alors que bien souvent le silence fait rage. Des vieilles histoires qu'on déniche, des bribes de vie écorchée en passant par les vagues de la solitude, le roman bascule dans un mélancolisme noir, lent et pesant. Tout s'éclaire comme les rayons du soleil sur la lande, le lecteur s'insinue dans ce drame. Lambert a perdu sa famille lors d'une nuit de naufrage. Des questions le hantent. Il veut des réponses de la personne qu'il juge responsable. Après quarante ans. Nul mieux que Claudie Gallay n'a su faire jaillir avec tant de nostalgie l'éclat de ce drame. Les Déferlantes c'est bien ce roman dramatique d'une quête de la vérité, d'une quête pour la paix intérieure, à la recherche d'une sérénité volée. C'est aussi le roman philosophique du pardon, des troubles engendrés par des actes indifférents, des corps et des âmes déchirés. Les personnages sont attachants mais Claudie Gallay dépeint leurs côtés obscurs. La Hague. Des hommes. Des femmes. Des destins tourmentés sur fond de paysages immaculés. C'est le roman de Claudie Gallay. Mais c'est aussi le roman de l'amour, d'un chemin nouveau comme le soleil après la pluie. C'est le roman pictural des clair-obscurs, des non-dits, qui engage le lecteur sur les chemins de la délivrance. Et ce n'est pas anodin si la fin du roman nous emmène sur les sentiers d'un monastère au coeur des montagnes. Parce que finalement Les Déferlantes c'est le roman de la guérison. Cette rencontre qui panse petit à petit les plaies du passé. Après le deuil, la solitude, la souffrance et la tristesse, Les Déferlantes font rage et font rugir en nous les voies de l'espoir.
"M'attacher ? Je ne voulais pas. Pas trop vite. J'ai dit ça doucement, entre mes dents, Je ne veux pas m'attacher."
Il n'y a pas que moi qui ai aimé!!! Les avis deClarabel,Marie, Cathulu, Gaëlle et si j'en oublie, je veux bien que vous me donniez vos liens!!!