Aujourd’hui, devant l’ampleur de qui semblerait devoir être entrepris, il parait plus important que jamais de préciser les contours de ce que pourrait être un corpus de propositions à la hauteur des ambitions d’un autre monde possible. Aujourd’hui il est plus question d’accompagner que de convaincre.
L’accompagnement est vu ici comme une réponse à l’indécidable, tout comme l’engagement a été la réponse au sentiment d’absurde né des 70 millions de morts du nazisme et du stalinisme.
Nous proposons ainsi trois grandes directions.
- Encourager la coopération à tous les niveaux. Inventer les formes de soutien appropriées au travail éducatif en équipe, aux entreprises coopératives, à la concertation citoyenne au niveau local, au co-voiturage, aux dialogues patients-médecins,…
- Encourager l’exercice du pouvoir à l’échelon adéquat. En redessinant le paysage des échelons pertinents au plan politique et en précisant les prérogatives. Chaque échelon devant se structurer sur une triple mission : solder le passé, préparer le futur, gérer l’imprévu du présent.
- Mondial (climat, armement, drogue, finances, droit..)
- Européen (infrastructures, règlementations,..)
- Régional (infrastructures, recherche développement, tourisme,…)
- Local (vigilance à l’entraide, optimisation des ressources, écoles, maisons de retraites, dispensaires, théâtres, cinémas, entreprises…)
- Individuel.
Pour les échelons collectifs, instituer des commissions tripartites d’élus, d’experts et de citoyens volontaires, tirés au sort. Pour l’échelon individuel, renforcer les protections de la vie privée de façon substantielle.
Créer une base de données mondiale permettant au citoyen de savoir où s’adresser, pour résoudre les difficultés inhérentes aux mutations en cours et aux désordres laissés en place par les imprévoyances des générations passées.
- Encourager l’évaluation en permanence de l’efficience de nos actions personnelles avant de fustiger untel ou untel ; tenter de faire connaître ce qui a été pertinent et efficace pour amenuiser les inévitables dysfonctionnements locaux.
Permettez-nous de risquer pour conclure une idée qu’il faudrait creuser. A l’époque où tout le monde parle de redistribution des biens de consommation et au moment où la richesse principale devient l’information, qui est pléthorique bien évidement, peut-on se contenter de dire qu’il suffise de la mettre à disposition pour que chacun s’en empare ? Surement pas.
Alors comment développer une culture de la retenue, de la synthèse, de la pédagogie à tous les échelons ? Comment ne pas encourager l’illusion que les choses iront mieux parce qu’une minorité aura des connaissances incomparablement supérieures au péquin moyen ?
Puisse chaque structure collective faire un réel effort de clarté et de mise à disposition des informations utiles.