source : contreinfo
le plan de relance préparé par l’équipe d’Obama vise à sauver ou créer 3 à 4 millions d’emplois, dont 90% dans le secteur privé.
L’investissement dans le secteur des énergies propres et renouvelables et dans une rénovation des bâtiments publics destinée à les rendre plus économes en énergie devrait créer 500 000 emplois.
Ces emplois dans les technologies environnementales nouvelles seront bien rémunérés et ne pourront être délocalisés, affirme-t-il.
Le plan visera également à créer des centaines de milliers d’emplois dans le secteur de la santé, de l’éducation et des services pulics.
Les travaux de reconstruction et de développement des infrastructures publiques, routes, ponts, écoles, ainsi que réseaux numériques, devraient créer près de 400 000 emplois.
Le plan viendra également en aide à ceux qui ont perdu leur emploi, en leur procurant une couverture chômage et une assurance maladie plus généreuse.
Mais, prévient-il, compte tenu de l’ampleur de la crise, les choses iront d’abord en empirant avant qu’elles ne s’améliorent.
Pourtant, si nos ressources sont finies, notre volonté est infinie, conclut-il, avant d’appeler ses concitoyens à écrire ensemble le prochain chapitre de l’histoire américaine.
Document : The Job Impact of the American Recovery et Reinvestment, Christina Romer & Jared Bernstein (pdf) - Etude de l’impact du plan de relance sur l’emploi, préparée par l’équipe nommée par Obama.
USA : Le taux de chômage U6 atteint 13,5%
De nombreux économistes considèrent cet indicateur, qui inclut les travailleurs découragés de rechercher un emploi et les temps partiels contraints, plus significatif que la statistique U3 officiellement utilisée pour comptabiliser les chômeurs.
aout sept oct nov déc
U3 6.2 6.2 6.6 6.8 7.2
U6 10.9 11.2 12.0 12.6 13.5
Définitions :
CBO : l’ampleur de la récession (pdf)
Le Congressionnal Budget Office, qui remplit aux USA les fonctions de la Cour des Comptes, publie son estimation de la récession à venir. Il évalue l’« output gap », c’est à dire l’écart entre le niveau réel du PIB et son niveau potentiel, aux alentours de 8%, similaire à celui observé durant la récession du début des années 1980.
Paul Krugman s’inquiète de ce chiffre dans deux billets récents. D’une part, parce que le plan de relance US ne suffira pas à combler cet écart, mais également compte tenu des conséquences qu’avait eu la récession des années 1980. A l’époque, rappelle-t-il, l’inflation, matraquée par la baisse d’activité, était passée de 10 à 4%. Aujourd’hui, avec une inflation moyenne de l’ordre de 2,5%, si la désinflation est comparable, le résultat se traduirait par une déflation de 3,5%.
Le risque est donc réel, selon lui, de voir l’économie US tomber dans le « piège de la déflation ».
Setser : mauvaises nouvelles d’Asie
Les exportations coréennes et taïwanaises se sont effondrées en fin d’année, ces dernières enregistrant un recul de 40% par rapport à 2007.
Chiffre brut mensuel en milliards de dollars
Moyenne mobile trimestrielle
Dans un autre billet, Setser note que la tendance est mondiale, avec une forte contraction des exportations allemandes, japonaises, et vraisembablement américaines.
Les observateurs s’attendaient à une baisse d’activité, note-t-il, mais pas de cette ampleur. Il y a là une source d’inquiétude, conclut-il.
De Asset à Yield spread, en passant par Mark-to-market, la « Beeb » donne les clés du jargon financier qui envahit la presse et les conversations.
Monétisation : retour sur l’assouplissement quantitatif et qualitatif
Voici un article assez technique, mais comme d’habitude chez Buiter très didactique, sur les politiques monétaires en temps de crise.
Il commence par démentir preuve à l’appui l’affirmation d’Alistair Darling, le ministre des finances britannique, qui prétend que la Banque d’Angleterre n’aurait pas eu recours à la « planche à billet ». Tout comme aux USA, au Royaume Uni M0 - la base monétaire - montre une croissance exponentielle.
Evolution entre 1997 et 2008 (millions de livres) - En bleu, les réserves des banques auprès de la banque centrale, en rose la monnaie en circulation, en jaune la base monétaire.
Il détaille ensuite les différents outils des politiques d’assouplissements et leurs conséquences sur les bilans des banques centrales, puis consacre un long développement à la situation spécifique de la BCE.
Buiter se dit persuadé que les politiques de monétisation de la dette, tant publique que privée, qui consistent pour les banques centrales à racheter ou prendre en pension des obligations, vont s’amplifier.
Mais contrairement à ses consoeurs, qui sont directement adossées à la puissance fiscale de leurs nations respectives, la BCE pourrait voir son statut érodé par cette pratique. Dans l’éventualité d’une défaillance d’un débiteur privé, ou d’une dépréciation importante des actifs privés qu’elle détient dans ses livres de compte, elle aurait besoin d’une recapitalisation. Aucun mécanisme européen ne prévoit une telle éventualité.
Buiter préconise donc la création d’un fonds européen doté de rien moin que de 3000 milliards d’euros.