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Echec du forcing du président sénégalais pour l'investiture de Obama : Wade, un rêve américain brisé

Publié le 14 janvier 2009 par Black2004

Le Président Abdoulaye Wade tient ŕ ętre présent ŕ Washington le jour de l’investiture du Président américain Barack Obama, le 20 janvier prochain. Seulement, les dirigeants américains ne veulent pas du tout de cet hôte «encombrant» pour cette période. Non seulement les besoins de leur sécurité intérieure ne leur permettent pas de prendre en charge celle d’un chef d’Etat étranger, mais, l’entętement du Sénégalais leur a valu quelques grognes diplomatiques d’autres chefs d’Etat africains, alors que le Département d’Etat insiste ŕ dire qu’il n’y a aucun invité étranger ŕ cette fęte… intime des Américains.

Le Président Abdoulaye Wade sera aux Etats-Unis aujourd’hui, comme il l’avait annoncé dans son discours ŕ la Nation du 31 décembre dernier. Le motif officiel est qu’il doit présider «la réunion de la commission nationale de nos frčres Africains-Américains ŕ New York» dans le cadre des préparatifs du 3e Festival mondial des arts nčgres (Fesman III) prévu ŕ Dakar en décembre 2009. Un voyage confirmé lors du Conseil des ministres du 9 janvier dernier.
Lors de ce męme Conseil des ministres, le chef de l’Etat avait aussi informé son gouvernement «qu’il avait prévu de se rendre ŕ Washington le 20 janvier pour répondre ŕ l’invitation du Groupe d’ambassadeurs africains ŕ une cérémonie ŕ l’occasion de l’investiture du Président Obama. Mais au vu de l’évolution de la situation en Palestine, il a décidé de privilégier une mission au Moyen Orient». La situation ŕ Gaza n’était pas la principale raison de ce changement de calendrier. En réalité, le séjour de Me Wade ŕ Washington n’est pas désiré en cette période et le Département d’Etat américain avait chargé le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangčres, Cheikh Tidiane Gadio, de convaincre son patron de renoncer ŕ ce déplacement pour plusieurs raisons. D’abord, parce qu’aucune personnalité étrangčre n’est invitée ŕ cette investiture, considérée comme «une fęte américaine pour les Américains». Non plus, aucune personnalité étrangčre n’est invitée aux onze bals officiels prévus ce 20 janvier 2009.
Soit ! Seulement le Président Wade se déplace pour assister ŕ un bal privé, payant. Mais cela indispose toujours les Américains qui indiquent qu’ils ont fort ŕ faire en cette période en matičre de sécurité intérieure. Alors, ils auraient souhaité que le Président Wade n’aille pas ŕ Washington, car le Secret service, qui s’occupe de la sécurité présidentielle et des chefs d’Etat en déplacement aux Etats-Unis, ne peut pas mettre ŕ la disposition du Président sénégalais cinq ou six hommes comme d’habitude. Tout au plus, seuls deux éléments du Secret service pourront ętre libérés, si le Président Wade s’obstine ŕ voyager sur Washington.
Ensuite, le Département d’Etat américain, fort indisposé par ce voyage, a un autre argument : l’obstination du chef de l’Etat sénégalais a valu aux officiels américains quelques soucis diplomatiques, car les Présidents Bongo et Sassou Nguesso, par le biais de leurs ambassades au pays de l’Oncle Sam, ont protesté contre l’invitation qu’on aurait envoyée ŕ Wade et pas eux. Des interlocuteurs ŕ qui le Département d’Etat a fait comprendre que Wade et sa délégation, s’ils ne renoncent pas ŕ ce voyage, ne seront pas des invités officiels du Département d’Etat.
Assez d’arguments diplomatiques pour faire comprendre au «vieux» qu’il est un hôte indésirable ŕ cette «fęte américaine pour les Américains». Cela malgré les vains lobbyings des «éclaireurs» envoyés en début de semaine ŕ New York, et des autorités sénégalaises dans cet Etat, pour que la volonté de Wade soit satisfaite. Va-t-il persister et rester aux Etats-Unis jusqu’au 20, aprčs la rencontre sur le Fesman ? On apprend seulement qu’aprčs son séjour ŕ New York, il doit voyager sur le Koweďt.
En tout cas, si malgré tout, le Président Abdoulaye Wade tient ŕ payer pour assister ŕ la cérémonie privée dont il parle, ses attentes politiques doivent ętre trčs fortes par rapport ŕ ce déplacement et autres opérations de charme. D’ailleurs, le chef de l’Etat sénégalais avait adressé une lettre ouverte au Président Obama, publiée dans l’édition du 9 janvier dernier du journal The Washington Times. Une lettre pour dire qu’il partage avec lui le ręve américain et dans laquelle il exprime les attentes des Africains par rapport ŕ la présidence de Obama, car, estime-t-il, si les Etats-Unis souffrent d’un simple rhume économique, le reste du monde se débat d’une grippe. D’ailleurs, lui souligne-t-il dans sa lettre ouverte, «au moment oů les Américains se battent pour payer leurs factures, les Sénégalais affrontent des factures énergétiques et un coűt de la vie beaucoup plus chers, et souffrent déjŕ des ravages du réchauffement climatique».


NEW YORK -   Contre «les dérives» du Président : Des Sénégalais manifestent devant les Nations-Unies

En cette période, le Président Wade n’est pas seulement indésirable aux Etats-Unis pour les Américains. Certains de ses compatriotes, de Takkul Askan-Wi, Nouvelle Vision Africaine, Patriotes Sénégalais, vivant dans ce pays, considčrent qu’il n’y est pas le bienvenu et appellent ŕ une manifestation ce 14 janvier devant le sičge des Nations Unies ŕ New York, de 15 heures ŕ 19 heures locales, pour dénoncer «les dérives du régime de Wade». Aussi comptent-ils exprimer leur désapprobation ŕ ce que «Wade se pavane ŕ New York (au moment oů) le peuple sénégalais souffre».
Parmi les maux que dénoncent ces structures qui appellent ŕ protester de Guédiawaye-Kédougou ŕ New York, il y a la cherté des denrées de premičres nécessité, la torture et la condamnation des manifestants de Kédougou, la modification du Code électoral, la politisation des institutions, les voyages jugés inutiles et coűteux de Wade, etc.


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