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On ouvre le robinet, mais que pour les banques

Publié le 14 août 2007 par Kalvin Whiteoak

Les lecteurs de ce blog y verront peut-être une certaine monotonie de thème, mais ce qui s’est passé ces derniers jours et continue actuellement sur les marchés financiers internationaux est très important et mérite qu’on s’y attarde. De nombreux spécialistes de tous bords politiques, de Dominique Strauss-Kahn à Thierry Breton en passant par les conseillers de Sarkoléon ont regretté depuis des mois la rigidité de la banque centrale européenne et de ses homologues étrangères.

Tel un credo inamovible, on n’ouvrait pas le robinet de la monnaie pour faciliter la politique de gauche ou de droite, point à la ligne. Les risques d’inflation étant trop grands, selon les barreurs de ces vaisseaux fantômes que sont les banques centrales. Trichet et ses homonymes restaient sourds à tout appel politique au nom de la sacro-sainte indépendance de la BCE. En gros, dans les autres pays industrialisés du G8, la même politique était tenue avec le même discours.

Résultat des courses: une croissance économique misérable et artificiellement freinée en Europe en comparaison de celle des pays d’Extrême-Orient ou de la Chine "émergente" sans compter celle de l’Afrique, mais oui !

Et il a suffi que BNP Paribas hurle aux loups pour que plusieurs centaines de milliards d’euros ou de dollars, peu importe, soient en deux jours prêtés pour un prix ridicule aux banques commerciales, afin que celles-ci puissent continuer à jouer le jeu funeste qu’elles ont initiés.

Quand il s’agit d’améliorer la condition ouvrière ou celle des rentiers AVS, on répond que l’inflation va la mettre en danger, mais quand il s’agit de sauver la peau des collègues banquiers qui ont fait n’importe quoi, les vannes sont libres.

Ce double discours est inacceptable, de la part de la BNS aussi qui agit en silence mais fait la même chose que les autres. D’une part, il se solde par une injection de liquidités totalement hors de proportion avec les nécessités de la véritable économie, et d’autre part il est la preuve que les gouvernements ont perdu le pouvoir face aux financiers internationaux.

C’est grave pour la démocratie en Europe et en Suisse.


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