Je quitte le cocon douillet de la religion pour revenir à un sujet plus pragmatique, celui des entreprises.
C’est désormais dans une concordance sans faille que chacun s’accorde à dire tout le bien que l’on pense de ces entités productrices et combien leur environnement (social, législatif, fiscal) est un frein à leur expansion génératrice, tout le monde le sait, de bonheur social.
Une entreprise c’est une grosse boîte dans laquelle on mixe avec plus ou moins de talent et de finesse du capital humain, du capital financier, du capital matériel et du capital immatériel pour produire des biens et services selon une stratégie et des process préalablement définis et dans un cadre budgétaire prévu. Je ne crois pas trop me tromper en donnant cette définition personnelle..
Jouer avec l’entreprise c’est donc jouer avec de multiples facteurs dont on peine à identifier les rôles propres, mais c’est pourtant ce que l’on fait habituellement en mettant en général en avant le coût du travail.
En partant de ce que je comprends, ce que je perçois des entreprises je me permettrais de formuler une ou deux propositions, notamment en lien avec ma pratique professionnelle, les marchés publics.
Les marchés publics donc. Grosso merdo, l’achat public représente 10 à 15% du PIB soit la pacotille de 180 à 270 milliards d’euros par an. Cela nécessite déjà une première remarque: Bien souvent l’on estime que le privé pourrait réaliser les choses bien mieux que le SP, l’Etat, le poulpe, le monstre. Ce que l’on oublie un peu vite, c’est que précisement l’Etat et les collectivités locales n’interviennent que dans des cas où l’initiative privée ne s’exprime pas, pour une bonne raison, ce n’est pas rentable.
Enfin pas rentable, c’est vite dit. Car pour construire des routes, des hôpitaux, des salles de spectacle, pour faire nettoyer des locaux publics, les faire gardienner, pour transporter des enfants et des vieux, le SP recoure au privé. Et autant vous le dire, nos avons là un bel exemple de schizophrénie économique.
Tout le monde ou presque estime qu’il paye trop d’impôts, et les entrepreneurs encore plus que les autres, on tue l’initiative entreprenariale ma bonne dame, on en peut plus.
Rétablissons de suite une vérité, les collectivités locales et l’Etat ont été durant des années les vaches à lait des entreprises privées.
On se souviendra notamment du logiciel développé par Bouygues pour répartir les marchés publics en IDF (joliment baptisé Drapo), mais j’ai aussi l’exemple personnel d’une entreprise de chimie qui vendit près de 20 ans durant à ma collectivité des produits d’entretien 30% plus chers qu’elle n’aurait dû.
Vous appelerez cela du clientélisme, je ne peut pas vous donner tord, mais renversons le constat. En l’absence de ces marges, le privé se serait-il aussi bien porté? La réponse est à l’évidence négative.
Ceux qui pleurent aujourd’hui contre les impôts sont ceux qui pendant des années (et continuent aujourd’hui ) ont obligé les SP à gonfler leurs budgets, et donc à augmenter les impôts.
Cela n’exonère en rien les SP pour n’avoir pas su optimiser leurs organisations, mais cela relativise les récriminations actuelles. On pourrait cependant objecter (monsieur le président) que si l’on avait acheté moins cher les prélèvements eussent été moins importants et par conséquent les résultats des entreprises auraient pu être aussi bons sans avoir à gonfler les prix. Permettez moi de douter, la marge aurait été plus élevée encore, j’en mets ma main à couper.
Mais faisons fi de ces anciennes querelles pour nous concentrer sur ce qui fait aujourd’hui l’actu des entreprises et des MP.
Une procédure de MP c’est chiant, coûteux et pour tout dire répétitif bien que les collectivités et l’Etat s’évertuent à ne jamais demander les même renseignements, ce serait par trop facile.
Un dossier de candidature c’est généralement des rensiegnements sur les capacités techniques et financières, des attestations multiples (notamment d’un profil à jour des cotisations sociales et impôts divers) et des références. 0 l’attribution on demandera en outre un certain nombre de documents, toujours aussi chiants.
Résumons nous: du papier, du temps, de l’argent de conception ou de réponse et cela à chaque fois.
Mon idée, vous me direz si elle est bonne (elle l’est) est de regrouper ces renseignements une fois pour toute, sur un dossier virtuel, accessible depuis internet. Plus besoin pour les entreprises de les fournir, ni de solliciter les services fiscaux à chaque fois (même si le DC7 à facilité les choses) et de se livrer à de coûteuses reproductions couleur.
Les CL et l’Etat récupèrent les renseignements sur le “bureau virtuel” de l’entreprise (pourquoi ne pas utiliser le début de guichet unique pour le développer?), c’est du temps gagné, la fin des rejet pour défaut de constitution du dossier de candidature et de l’argent épargné.
Fin du fin, on pourrait aussi imaginer l’obligation/la possibilité pour chaque personne publique de noter les prestataires mettant en place ainsi un répertoire des références plus pertinent que les références transmises (triées est-il besoin de le préciser?)
C’est simple mais cela nécessite que l’Etat se restructure un peu pour permettre une efficacité optimale du système.
Des bonnes idées y’en a, il suffit juste de les écouter.