Le cimetière du Cheikh Radouane, à Gaza.
“Je ne peux pas décrire mes sentiments. Personne ne peut ressentir ce que je ressens”, ajoute ce jeune Palestinien de 23 ans rencontré au cimetière du Cheikh Radouane.
Son cousin de 16 ans, tué par une frappe aérienne dit-il, reposera sur le corps de son autre cousin, mort à l’âge de douze ans.
En 18 jours d’offensive israélienne contre le territoire depuis le 27 décembre, plus de 900 Palestiniens ont péri, dont de nombreux civils.
Le grand cimetière du Cheikh Radouane, comme les autres cimetières de la ville de Gaza, est parsemé d’une multitude de pierres tombales blanches. “Cimetière plein”, signale un panneau à l’entrée.
Le problème n’est pas nouveau à Gaza, où la population a triplé en peu plus d’une génération. Mais les instructions des autorités, qui recommandent d’utiliser un autre cimetière situé à quelque distance de la ville, posent un inconvénient majeur: le nouveau cimetière côtoie les bataillons blindés israéliens encerclant l’agglomération.
À Cheikh Radouane, les proches des victimes ont dû se résoudre à creuser eux-mêmes les fosses tombales car le cimetière n’a plus de fossoyeurs.
Enterrer deux personnes dans la même tombe enfreint la tradition musulmane, même si c’est toléré en situation d’urgence.
“Puisse Dieu l’accepter”, plaide Basil Khair al Dine, qui a enterré un ami dans la tombe d’un autre.