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Mangareva

Publié le 13 janvier 2009 par Detoursdesmondes
Rao200S'il est des noms qui font rêver...
Petite île de l'archipel des Gambier, Mangareva est restée inconnue des Occidentaux jusqu'au XVIIIème siècle. Par la suite, en 1834, s'installèrent les premiers missionnaires catholiques de la congrégation du Sacré-Cœur. Les Pères Laval et Caret évangélisèrent l'île en 4 ans et conduisirent les habitants dans des travaux surhumains de construction d'églises, de couvents, d'écoles... et d'une cathédrale.
Plus de 120 édifices religieux furent construits par des hommes réduits à un état d'esclavage. La population fut rapidement décimée au rythme de ces travaux forcés et des maladies.
Cette première figure représente le Dieu Rao et fut envoyée en Europe en 1836 avec d'autres oeuvres, témoignant du zèle dont faisaient preuve les missionnaires dans leur travail d'évangélisation et par conséquent de destruction de ces images métaphoriques de divinités, les etua.
L'exposition Mangareva, Panthéon de Polynésie, qui se tiendra au Musée du Quai Branly du 3 février au 10 mai se propose de nous faire connaître les rares objets relatifs au sacré provenant de cette île.
La théocratie instaurée par Honoré Laval s'était vite attelée à détruire toute trace de culte local.
Le montage de cette exposition ne dut pas être chose aisée puisqu'il n'existe que 12 oeuvres par le monde, dans le domaine public, touchant à la représentation du divin.
Elles n'ont jamais été exposées ensemble, certaines de sortant pas des réserves.
Pour des raisons inexpliquées, la caisse qu'envoya en Europe le Père Caret contenait des « idoles » qui se retrouvèrent au Musée de la Marine et d'Ethnographie du Louvre, à Rome ou encore à Braine-le-Comte en Belgique.
Metrop260
Ce sont pour la plupart d'étonnantes figures plus ou moins anthropomorphes. Certaines, comme celle du Metropolitan Museum sont en ronde bosse, comme l'est sur un même modèle naturaliste, la statue Rongo du Muséum d'Histoire Naturelle de La Rochelle.
Tu260
Etonnantes encore ces deux oeuvres du Musée Missionnaire Ethnologique de Rome.
La représentation en forme de bâton fourchu servait peut-être de support à des banderoles en étoffe blanche consacrée à une divinité.
Fourchu260
Dans les collections du Musée du Quai Branly, l'on trouve cette sculpture aux quatre bras tendus, akarimarima, probablement installée près des images de divinités. Lors des cérémonies, on y suspendait des offrandes de nourriture, de fleurs mais aussi des coquilles de noix de coco sculptées... peut-être des instruments de musique.
Support_offrande260
En fait, l'on sait peu de choses sur le panthéon de Mangareva et les pratiques cultuelles... L'exposition à venir nous en dira probablement davantage sur ces extraordinaires sculptures.

Photo 1 : Musée du Quai Branly.
Photo 2 : The Metropolitan Museum of Art, The Michael C. Rockefeller Memorial Collection, Bequest of Nelson A. Rockefeller, 1979.
Photos 2 et 3 : Musée Missionnaire Ethnologique de Rome (site du Metropolitan).
Photo 4 : Musée du Quai Branly.

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