Les travailleurs du quotidien national "Le Soleil" ont organisé un sit-in ce mardi matin dans le hall de leur entreprise. Ils dénoncent les retards dans le paiement de leurs salaires, le non-fonctionnement de l'IPM, une gestion nébuleuse, entre autres. Les membres du SYNPICS et de la CNTS ont décrié le mutisme des autorités notamment la tutelle sur la situation de leur boite et menacent de passer ŕ la vitesse supérieure avec le dépôt d'un préavis de grčve.
L’ambiance était ŕ son comble ce mardi matin au quotidien national «Le Soleil». Son sičge a été pris d’assaut par les travailleurs réunis en intersyndicale pour dénoncer les retards de payement des salaires, le non-fonctionnement de l’IPM (Institut de Prévoyance Maladie), une gestion nébuleuse de la boite, entre autres points. Les membres du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication sociale du Sénégal (SYNPICS) et la Confédération Nationale des Travailleurs du Sénégal (CNTS) ont, en effet, organisé un sit-in pour attirer l’attention des autorités gouvernementales sur les difficultés que vit le journal gouvernemental.Les journalistes, techniciens, personnel administratif et autres n’ont rien laissé au hasard pour manifester leur courroux. Gonflés ŕ bloc par la présence des responsables syndicaux au plus haut niveau aussi bien pour le SYNPICS avec Diatou Cissé Badiane que la CNTS avec Fatou Bineta Yafa, ils sont sifflet ŕ la bouche scandé beaucoup de slogans et brandi plusieurs pancartes. Parmi les slogans et inscriptions, on peut noter : «Le Soleil patrimoine national ŕ sauver», «Pourquoi le mutisme de l’Etat ?», «Halte ŕ la gestion nébuleuse», «Encartage, payez nous SVP», «IPRES: plus de 100 million de francs CFA d’arriérés de cotisations», etc. Tous unis, ils ont, par moment, entonné «na dem, na dem, na dema dema dem (qu’il parte)». Par ces chœurs rythmés de coups de sifflet, les travailleurs du quotidien national «Le Soleil» réclament le départ de leur directeur général, Mamadou Sčye.
Une doléance que la secrétaire générale adjointe CNTS-Soleil a ouvertement formulée. «La gestion de la boite n’est pas transparente. Nos salaires ne sont pas payés ŕ temps», a-t-elle dénoncé. Mame Diarra Sakho de marteler : «Le Soleil n’organise ni arbre de noël, ni de colonie de vacances pour nos enfants qui font partir de l’environnement externe de l’entreprise. Le directeur est incapable de gérer la structure, depuis qu’il est lŕ, les problčmes se sont empirés. Il n’a qu’ŕ démissionner c’est tout !»
Le mutisme des autorités décrié
Le journaliste et secrétaire général national adjoint du SYNPICS, Ibrahima Khaliloulah Ndiaye a confirmé les propos de son collčgue avant d’indiqué que «ce sit-in a été organisé pour sensibiliser les autorités nationales sur les problčmes qui secouent depuis presque deux ans la structure». Il a, par ailleurs, déploré le mutisme des autorités de tutelle en l’occurrence l’ancien et l’actuel ministre de l’Information respectivement Bacar Dia et Abdou Aziz Sow. Selon lui, «Ils ont eu ŕ se réunir plusieurs fois sur le dossier du Soleil, cependant il n y’a toujours pas d’échos ni de solutions».
Le coordonnateur des délégués syndicaux et membre du SYNPICS, Mamadou Mamoune Faye a révélé : «il y’a eu des menaces de licenciements des travailleurs syndicalistes». Les travailleurs du quotidien national compte, ŕ cet effet, durcir le ton. Mamadou Mamoune Faye a, ŕ ce sujet, souligné qu’un «préavis de grčve sera déposé ces jours-ci sur la table de la direction».
Vers une vitesse supérieure
La secrétaire générale nationale du SYNPICS, Diatou Cissé Badiane qui est venue soutenir ses confrčres a fait savoir que «cela fait un an que le SYNPICS et la CNTS travaillent en étroite collaboration sur ce dossier, mais les choses ne bougent pas. Ainsi, nous allons ŕ partir de jeudi développer un plan d’action plus puissant».
Le Directeur général du journal «Le Soleil» a tenu ŕ se défendre des accusations des travailleurs. Mamadou Sčye a reconnu que sa boite connait des difficultés de trésorerie. «Les salaires sont certes en retard, mais c’est au niveau de la trésorerie que le problčme se pose». En ce qui concerne la mauvaise gestion dont déplorent les travailleurs, le journaliste et directeur général a avancé : «on ne doit pas parler de mauvaise gestion, car l’entreprise a subi des mutation depuis une certaine période. Il a été noté un achat de matériel flambant neuf (ordinateurs)». Néanmoins, a-t-il ajouté, «l’Etat a manifesté sa volonté d’aider la boite, cela se fait aprčs une analyse scrupuleuse de la structure ».