La revue The Lancet Neurology (Online 9 Janvier 2009) publie une étude de chercheurs britanniques conduite par Clive Ballard (*), sur 165 patients atteints de la maladie d’Alzheimer. Les chercheurs mettent en évidence que l’utilisation de drogues antipsychotiques, souvent administrées aux malades d’Alzheimer pour traiter des symptômes neuropsychiatriques, agitation voire agressivité, est dans les cas de longs traitements de 12 à 36 mois nettement associée à un raccourcissement de la vie comparé à des placebos. Cela conforte les actions de la Commission des citoyens pour les droits de l’homme (CCDH / CCHR) qui dénonce depuis plus d’un tiers de siècle la dangerosité des drogues psychiatriques et demande la suspension de leur utilisation.
Des données antérieures avaient déjà mis en évidence que l’utilisation de psychotropes sur des patients atteints de la maladie d’Alzheimer, sur des périodes de 12 semaines augmentait sensiblement la mortalité de ces derniers. Les auteurs montrent par une étude comparative avec des placebos, que sur une plus longue période d’utilisation, la probabilité de survie diminue avec la durée de prise de ces drogues psychiatriques. Pour 12 mois la probabilité de survie sous traitement est de 70% (77% pour le placebo). Après 24 mois la probabilité de survie est de 46% (71% pour le placebo) et pour 36 mois de traitement la survie n’est plus que de 30% (59% pour le placebo). La CCDH se félicite de la prise de position des auteurs (Clive Ballard et al.) qui recommandent « la recherche d’alternatives moins dangereuses pour des traitements à long terme des symptômes neuropsychiatriques chez ces patients »
Depuis sa création en 1969, pour dénoncer la violation des droits de l’homme par la psychiatrie, la CCDH se bat pour obtenir la suppression des drogues psychiatriques dont les effets dévastateurs ne sont pas toujours bien connus par les professionnels et le public. Dans le cas de traitement par antipsychotiques des patients âgés atteints de forme démente de psychoses, dès 2005, la Food and Drug Administration (FDA) avait alerté les professionnels sur le risque de mort prématurée et dans une alerte du 16 juin 2008 la FDA rappelait que ces drogues n’étaient pas approuvées pour ce type de traitement.
Information sur : www.ccdh.be www.cchr.org
(*) Clive Ballard, Wolfson Centre for Age-Related Diseases, King’s College London, UK