Pendant six mois, nous, du mouvement Hamas, avons observé le cessez-le feu. Israël l’a rompu dès le début. 7 janvier 2009 / Khalid Meshaal - The GuardianLire aussi :
Aujourd’hui, après minuit, les FOI ont étendu leur invasion terrestre dans le sud de la ville de Gaza. Les troupes et les chars d’assaut ont pénétré dans le quartier sud de Gaza, Tel al-Hawa, et y sont restés pendant des heures avant de se retirer à la périphérie de la ville d’al-Zahra, au sud de Gaza ville. Les FOI ont largué des milliers de tracts ordonnant aux habitants de Tel al-Hawa d’évacuer leurs maisons. Par milliers, des familles sont parties, leur quartier ayant été pris pour cible par les attaques aériennes une dizaine de fois ces 16 derniers jours.
Des avions, des chars d’assaut, des batteries d’artillerie et des navires de guerre sont en action pour ces attaques sur des cibles civiles, sur l’infrastructure civile et les zones frontalières. D’après les résultats de la surveillance attentive du Centre des droits humains Al Mezan, les FOI ont tué au moins 842 Palestiniens dans la bande de Gaza depuis le début de leur opération « Plomb durci », le 27 décembre 2008. Parmi eux, au moins 175 mineurs et 58 femmes et ce nombre se limite aux résultats d’une vérification et d’un double contrôle par le centre Al Mezan. Le Centre estime qu’entre 200 et 230 mineurs ont été tués. Beaucoup d’entre eux sont toujours sous les décombres des maisons dans des zones envahies par les FOI. En outre, des dizaines de morts d’enfants tués le premier jour de l’agression n’ont pu encore être vérifiées ; le Centre préfère toutefois attendre de pouvoir les recenser correctement. Six d’entre eux étaient membres des équipages ambulanciers, tués en tentant d’arriver jusqu’aux victimes des agressions israéliennes. Parmi eux également, trois journalistes et des dizaines de personnes âgées. Selon Al Mezan, au moins 85% des victimes sont des civils non combattants.
De plus, au moins 2 960 personnes ont été blessées et/ou mutilées pendant la même période. Ce nombre inclut au moins 600 mineurs et 385 femmes.
Durant les opérations militaires des FOI, 142 maisons ont été directement prises pour cibles par des obus et des missiles téléguidés. Cependant, le nombre de maisons complètement détruites lors de ces agressions est d’au moins 470. 3 000 à 4 000 autres ont été détruites partiellement.
Les FOI ont démoli également :
38 mosquées, dont 13 directement et délibérément ;
39 écoles qui ont été endommagées, dont 5 (et une universitéont été visées directement ;
42 installations civiles, dont les bureaux de l’OBC et des institutions liées au gouvernement ;
107 ateliers privés et petites entreprises industrielles et commerciales ;
90 installations de police et de sécurité.
En outre, 25 sites ont été utilisés à des buts militaires par les groupes armés.
Ces chiffres ne tiennent pas compte des attaques qui ont ciblé des zones non habitées et des champs, ni des dizaines de corps toujours sous les décombres dans les secteurs envahis par les FOI, en particulier à l’est de la ville de Gaza, de Beit Lahia et de Jabaliya, ainsi que vers les frontières est de Khan Younis, Rafah et du centre de Gaza.
L’UNRWA (l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) a indiqué aujourd’hui que plus de 20 000 civils avaient été admis dans 32 refuges à travers la bande de Gaza. Néanmoins, Al Mezan croit que ce nombre ne représente que 10% des gens déplacés de force de leurs maisons. Les habitants des maisons détruites et endommagées indiquées plus haut ont quitté leurs maisons. Des milliers de personnes ont aussi laissé leurs maisons après avoir reçu des menaces du bombardement sur des maisons voisines par les FOI. La plus grande majorité des civils déplacés ont trouvé refuge chez des parents et des amis, ce qui ajoute aux difficultés des civils face une crise humanitaire grave, avec un manque de nourriture, d’électricité, de gaz de cuisine et d’eau.
Le centre Al Mezan affirme que des actes innombrables commis par les FOI représentent des crimes de guerre scandaleux, le pire étant les agressions aveugles contre les maisons pleines de civils, le meurtre d’équipes d’ambulanciers pendant qu’elles essaient d’arriver jusqu’aux victimes qui restent en sang ou à mourir de faim, à quelques mètres seulement des soldats des FOI. De plus, la restriction imposée par les FOI sur les entrées de denrées alimentaires et le ciblage des lignes électriques ont amené les civils à vivre dans des conditions terribles.
Le Centre Al Mezan renouvelle donc sa ferme condamnation de l’agression par les FOI de la bande de Gaza, et de leur mépris flagrant des règles du droit international applicables. Ce comportement a jusqu’ici coûté la vie à des centaines de civils et des souffrances à des centaines de milliers.
Al Mezan rappelle également qu’il déplore l’incapacité de la communauté internationale à empêcher de telles violations du droit international. Pendant que des civils sont assassinés, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies passe un temps énorme à discuter de questions politiques litigieuses, alors qu’il devrait agir pour empêcher les assassinats d’enfants et de civils innocents, et assurer la fourniture de l’aide humanitaire en respect du droit international.
Par conséquent, le Centre Al Mezan, appelle le Secrétaire général des Nations-Unies, dans une question à considérer comme d’une urgence extrême, à insister sur la protection des civil, principales victimes de la violation du droit international par Israël. Les débats politiques peuvent attendre, car la vie, elle, ne peut être rendue aux civils qui se font tuer. Les Nations-Unies sont appelées à faire respecter le droit international et à assurer la protection des civils, notamment de leur propre personnel. Chaque heure d’agressions à Gaza, comme nous l’avons vu au cours de ces 16 derniers jours, signifie la perte de toujours plus de vies civiles, de plus de destructions de propriétés et de plus de souffrance pour des centaines de milliers de personnes qui devraient être protégées, et non abandonnées.
Le centre Al Mezan invite également les Hautes Parties contractantes de la Quatrième Convention de Genève de 1949 relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre à être à la hauteur de leurs propres obligations stipulées à l’article 1, qui les obligent à respecter et à faire respecter ladite convention [en toutes circonstances].
Le Centre, tout en se félicitant des actions engagées à travers le monde contre ces violations, appelle les sociétés civiles du monde entier à exercer plus de pressions sur leurs gouvernements afin qu’ils agissent en conformité avec les obligations visées des droits humains et humanitaire, comme prescrites dans les textes applicables du droit international.
11 janvier 2009 - The Electronic Intifada - traduction : JPP
Communiqué de presse
Centre Al Mezan
11 janvier 2009