La menace sur Porter s’envole de façon assez ridicule. On nous a mis la pression durant plusieurs épisodes pour tout clôturer en une réplique. Il n’y a pas assez de preuve contre lui et les charges sont abandonnées, c’est Lynette qui le dit donc ça doit être vrai. N’y avait il pas un témoin oculaire ayant vu Porter Scavo ? Okay, n’est pas Jack McCoy (NY police judiciaire) qui veut mais on abandonne un peu facilement les affaires criminelles dans la ville de Fairview. Les choses étant réglées avec son fils, Lynette peut se disputer et se réconcilier avec sa mère à volonté. Ce n’est pas spécialement bien mis en scène mais j’aime bien la réflexion derrière cette intrigue. On met ses parents ou ses grands parents en maison de retraite, on leur rend visite deux fois par an et on voudrait qu’ils nous remercient. La mère de Lynette a toutes les raisons du monde de lui en vouloir et d’être en colère. Certes c’était sans doute la solution a adopter à ce moment là car il ne faut pas vivre pour ses parents non plus, on aime aussi avoir notre propre vie, notre propre famille mais il faut savoir faire la part des choses comme le montre la fin où Lynette et sa mère discutent tranquillement en se rappelant le bon vieux temps. Bref nos parents seront vieux un jour (ou le sont déjà), que fera t’on ce jour là ? Les reprendre chez soi, les laisser seuls chez eux, les mettre en maison de retraite ? La question reste posée au téléspectateur.
Pour une fois Gabrielle a une intrigue assez réaliste. Carlos est en voyage d’affaires et leurs filles (du moins surtout Juanita) en profitent pour faire ce qu’elles veulent. C’est du classique de la comédie familiale mais c’est également tiré de faits réels comme on dit au début de certains films. Gabrielle prend tout à cœur, tout au premier degré et quand sa fille dit aimer davantage son père, elle craque. J’ai trouvé cela assez touchant même si honnêtement, on ne ressent le côté maternel d’Eva Longoria envers les deux petites actrices. Sans doute pour cela, que l’on traite l’histoire sous forme de gags à répétition car l’émotion ne passe pas vraiment. Si Gabrielle a deux filles, on n’y croit pas tellement en fait et elles sont davantage des gadgets narratifs comme pouvait l’être Victor ou le jeune jardinier. Maintenant Gabi reste Gabi et j’ai bien aimé sa façon bien à elle de régler le problème avec son jardinier. Ça reste drôle même si c’est convenu. Du côté du look, on trouve un bon compromis entre la Gabrielle super glamour des débuts de la série et la mère au foyer qu’elle est aujourd’hui. Ça choque moins et on force moins le trait qu’en début de saison.
Après s’être prise la tête la semaine dernière avec la mère d’Alex, Bree doit cette fois affronter son beau fils face à face. Là encore c’est très encré dans le réel même si c’est forcément un peu exagéré. Mais cela montre bien qu’un beau fils n’est pas un fils et cela Bree doit s’y habiter. Alex n’est pas là pour être à quatre pattes devant elle et dire Amen à tout ce qu’elle dit comme le font Andrew et Orson car ils en ont l’habitude. Comment doit on se comporter avec ses beaux enfants, comment se comporter avec la belle famille ? C’est un sujet finalement compliqué. Mais on est dans une comédie donc ça reste léger et sans gros problème mais l’idée est là et c’est finalement le principal. La série a le mérite d’amener le débat à nouveau sur un fait du quotidien bien réel.
Par contre là où c’est totalement irréaliste c’est en ce qui concerne l’intrigue d’Eddie et de Susan. Certes le duo entre les deux actrices fonctionnent toujours à merveille mais tout est cousu de fil blanc. Très vite on comprend qu’Eddie va faire réfléchir Susan sur sa soudaine envie d’emménager avec Jackson à laquelle elle finira par renoncer. Et de son côté Eddie fait le chemin inverse en faisant la paix avec son mari. Un mari qui entre temps est allée habiter chez Mike. Je sais, je l’avais dit la semaine dernière. Je n’ai aucun mérite tellement cela était prévisible. Dave se retrouve en tout cas devant un choix difficile. Qui doit il tuer pour faire le plus de mal à Mike ? Susan ou Katherine ? Gros dilemme. Au moins, on a la confirmation que Dave est bien le mari de la femme tuée par Mike dans l’accident de voiture. Ne jouons pas la surprise, on s’y attendait là aussi. Cela ne servait de tout façon à rien de faire durer le suspense plus longtemps. Maintenant on est fixé. Cela dit, la voix de Mary Alice nous dit que le voyage de Dave se terminera bientôt. Irait on vers un dénouement plus tôt que prévu ? Cela pourrait être très intéressant et permettrait de s’intéresser aux conséquences et relancer l’intrigue une fois les masques tombés. Mais osera t’on une telle originalité qui romprait avec le canevas même du fil rouge mystérieux ?
Bilan : Après des épisodes aussi ennuyeux les uns que les autres, cet épisode apparaît comme une éclaircie. Rien n’est réglé pour autant, il y a encore du travail mais j’ai globalement aimé cet épisode, j’en suis sorti avec une bonne image et cela n’était plus arrivé depuis longtemps. Attention, tout de même. Toutes les intrigues étaient centrées sur des intrigues indépendantes et anodines, il ne sera donc pas difficile de retomber dans les travers de la série par la suite. D’autant que les héroïnes s’éloignent toujours un peu plus l’une de l’autre. Les rivalités entre les actrices, rumeurs vraies ou pas vraies, commencent néanmoins à transparaître de plus en plus à l’écran. C’est assez dommage.