Deux censures dans la même semaine, c’est trop. Donc je m’insurge et vous relate les faits.
Décidément, je suis susceptible en ce début d’année.
En effet, il était un temps où les artistes possédaient -me semble-t-il- une réelle liberté d’expression.
Si l’on parle des chanteurs, je peux évoquer Renaud (“Y’a pas de gonzesse hooligan, imbécile et meurtrière, y’en a pas même en Grande-Bretagne, à part bien sûr Madame Thatcher”, Michel Sardou (“Tu as tué l’enfant d’un amour, je veux ta peau, je suis pour”), ou dans un autre registre, Serge Gainsbourg (“Je vais et je viens, entre tes reins”). Bien sûr, derrière, y’a la polémique. Mais c’est ça qui est marrant…
Si l’on parle des humoristes, je peux bien sûr te parler de Coluche (“Puis il y en a qui seront petits, noirs et moches, et pour eux ce sera très dur”) ou de Pierre Desproges (“On m’a dit qu’il y avait des juifs dans la salle ?”). Et aujourd’hui ? Qui se permettrait ça ?
Et allez, je ne parle pas des écrivains, ce serait trop long.
Voici donc (ci-dessus) la campagne de pub sous forme de bandeaux internet pour le single de Manu Larrouy -”un mec à la cool”. Censuré. Voir l’article du post. Pour info, il s’agit d’une phrase extraite du refrain. Voir mon article sur Manu Larrouy.
Dans le même genre en pire, la chanson “la mort de Johnny” du groupe rigolo les Fatals Picards ne figurera pas sur le prochain album, à la demande de Warner, la maison de disque des Fatals… et de Johnny. Pourquoi donc ? Aurélie, la manageuse des Fatals Picards, s’explique ici.
Extrait : “D’après ce que Warner nous a dit, Johnny ne souhaitait pas que cette chanson apparaisse sur un support phonographique, de surcroit produit par sa propre maison de disques.
La chanson évoque en effet “le jour de sa mort” et nous avons respecté le fait qu’il ne souhaitait pas que la chanson puisse être commercialisée par Warner.”
Voilà donc un bel exemple d’absence de couilles. Je fais une chanson. Je la fais écouter à ceux qui sont concernés (pauvre Vincent Delerm…), et s’ils sont pas vraiment contents, je la vire.
D’autant qu’Aurélie poursuit : “Cela étant, pour couper court à certaines rumeurs, la chanson ne “souhaite” pas la mort de “l’idole des jeunes”[...]. Au contraire, il s’agit d’un hommage à “l’icône” ou au “mythe” Johnny Hallyday, mais en restant sur le mode humoristique qui fait la marque de fabrique des Fatals Picards. Il était tentant de nous interroger avec humour sur la nature des manifestations qui auront lieu ce jour-là - jour que nous espérons sincèrement le plus lointain possible – et d’imaginer les éventuels débordements qui ne manqueront pas d’entourer un tel évènement.”
Perso, je trouve que c’est pas mal comme thème de chanson.
Et elle est même sympa, quand on aime les Fatals Picards. Heureusement ami lecteur, je suis là pour te faire découvrir ce morceau potache et sympathique.
Carton rouge pour Warner.
Tiens, au fait Cali avait déjà chanté un truc sur la mort de Johnny.
C’est là :
N’hésitez pas à (ré) écouter cette jolie chanson marrante issue du premier album de Cali (2003) et si vous êtes pressés ou allergiques à Cali, rendez-vous directos à4 minutes 08 secondes.
Je cite : “Approche, il y a cette question qui hante mes nuits : combien de jours de deuil à la mort de Johnny”
Alors bien sûr, c’est sorti chez Labels (Virgin). Et vous croyez que Virgin ils ont demandé l’avis de Warner (ou Universal à l’époque) ?
A votre avis ?
C’est sûr qu’en arrachant à la racine la moindre ligne susceptible de provoquer la polémique, on n’a pas fini de se retrouver avec une variété profonde et variée du genre
“oh Toi plus moi, plus tous ceux qui le veulent,
Plus lui plus elle plus tout ceux qui sont seuls
allez venez et entrez dans la danse
allez venez c’est notre jour de chance”
Alors on y va Monsieur Warner, on s’achète une paire de couilles ! Sinon on va tous finir guimauve.
VOTEZ :
13 janvier 2009
Categories: coup de gueule . Tags:cali, carton rouge, coluche, fatals picards, michel sardou, mort de johnny, musique, pas de couilles, pierre desprogres, renaud, serge gainsbourg, warner . Auteur: misterjukebox