L'analyse d'Hugues Kéraly est sans concession :
"Il faut lire la charte du Hamas, publiée voici plus de vingt ans, en août 1988 : elle prône explicitement une islamisation radicale de toute la Palestine, la destruction de l’Etat d’Israël et le rejet de toute négociation avec les instances internationales. Peut-on imaginer une seconde que les stratèges et les services secrets israéliens ignoraient les contenus de ce programme lorsqu’ils ont ouvert des autoroutes au Hamas pour diviser l’ennemi, affaiblir le Fatah et discréditer Yasser Arafat ? Peut-on imaginer qu’Israël n’avait en vue que la sécurité de ses ressortissants lorsqu’il a fait de la bande de Gaza et de son million et demi d’habitants le plus grand “camp de concentration” du monde (l’expression est du cardinal Martino, préfet du Conseil pontifical Justice & Paix [à ne pas confondre avec le terme "camp d'extermination" NDMJ]), avec 90% de chômeurs et de réfugiés, secourus depuis des années par les seuls militants du Hamas ?
[...] Les maîtres du jeu israélien ont besoin du terrorisme pour continuer de confisquer au profit de 5,5 millions de Juifs 80% des ressources et des terres de la Palestine historique. Aux yeux des dix millions de Palestiniens, la boucherie de Gaza a fini en effet de déconsidérer “l’Aurorité Palestinienne” de Mahmoud Abbas, qui passe aujourd’hui pour une marionnette incapable de tirer le moindre avantage de sa collaboration avec l’Occupant. Elle a construit des milliers de vocations supplémentaires à l’attentat et au suicide dans la population palestinienne.
Voilà une bonne garantie pour les années qui viennent qu’une question vieille de soixante ans, la seule question qui compte pour progresser vers la paix, celle du droit des Palestiniens à retrouver un minimum de ressources et de souveraineté nationales sur leur propre terre, ne pourra pas progresser."
MJ