Les premiers jours, après avoir déposé leur enfant à la crèche, tous les parents pensent la même chose : « Ha, tiens, j’aimerais bien être une petite mouche pour regarder ce qu’il fait quand je ne suis pas là » (les femmes disent « petite souris », mais je ne crois pas qu’on laisse entrer des rongeurs potentiellement vecteurs de maladie dans ce genre d’endroit. La mouche me semble un meilleur avatar, quoique la webcam cachée dans le doudou me semblerait sans doute plus réaliste).
Ca c’est au début. Ensuite, on se demande : « Mais bon sang, comment font 3 puéricultrices pour tenir le coup face à une dizaine de marmousets ? J’aimerais bien être une mouche pour regarder comment ELLES font » :
Pour les faire manger : à la maison, c’est l’avion qui fait vroum vroum, la voiture qui veut rentrer dans le garage et le jeu des 7 familles pour l’attribution des cuillères sur 4 générations, peluches comprises (une cuillère pour tante Hortense, une cuillère pour Chocolat le Koala…). Transposé à la crèche, elles peuvent passer l’ensemble des saints du calendrier. A moins qu'elles n'utilisent les bonnes vieilles méthodes traditionnelles ?
Pour les endormir : à la maison, c’est cérémonial du coucher. On fait le tour de la chambre, on dit « à bientôt » à tous les objets familiers, on lance la boîte à musique et on se laisse hypnotiser par le mobile. Puis tout le monde se tait. A la crèche, on a le droit d’amener un (un seul malheureux) doudou. Sans compter qu’il y a bien 10 % des couchers qui se soldent par un échec ; donc, sur une dizaine de petits, s’ils ne sont pas synchronisés, tu peux retourner à la case départ sans cesse. Elles doivent utiliser des techniques de moines shaolin avec pression du pouce sur une artère qui amène le sang au cerveau pour les assommer tous en même temps sans que ça ne laisse ni trace ni séquelle.
Finalement, les tarifs des crèches ne sont pas si excessifs.