APPROCHE GÉOPOLITIQUE vs APPROCHE GEOPOLICIERE ?

Par Francois155

Achevant la lecture de l’excellent petit livre de Philippe Moreau Defarges, « Introduction à la géopolitique », je tombe sur ce passage (p 220) que je soumets à votre méditation :

« Dans le monde de la géopolitique classique, où la souveraineté de l’État est absolue, où l’État détient « le monopole de la force légitime » (Max Weber), la police concerne l’intérieur et la défense l’extérieur. Dans le monde des organisations internationales, la guerre est censée disparaître, les États n’ayant plus entre eux que des rapports amicaux – ceux-ci n’excluant pas des différends, réglés par la négociation ou par des autorités indépendantes -. Le désordre ne vient plus des rivalités entre États, mais des délinquances, des violations de la loi, ces violations étant le fait aussi bien d’individus, d’entreprises, d’États. Il n’y a plus, d’un côté, la police et, de l’autre, la guerre. Tout ce qui relève de la force légitime devient affaire de police, les États formant une société, avec, pour intérêt commun, la préservation de l’ordre de cette société ».

L’extrait ci-dessus, quoiqu’ôté de son contexte (le chapitre dont il est tiré s’intitule « Géopolitique et relations internationales » et détaille les rapports parfois difficiles entre une conception traditionnelle de la géopolitique, basée sur les États, et les constructions supra étatiques – UE, ONU – actuelles), est intéressant, car il met aussi en évidence le rôle et la place que l’on souhaite donner à la force dans les rapports entre les entités politiques.

Après lecture, je l’ai tout de suite mis en relation avec le billet récent d’Olivier Kempf sur une certaine tendance qui se dessine dans la réflexion stratégique française actuelle, et qu’on pourrait effectivement qualifier de plus policière que militaire…