Les hasards de la vie et des rencontres humaines m’ont récemment mis entre les mains un très chouette livre pour enfants, et moi, en ce moment, j’en consomme beaucoup des livres pour enfants (j’en parle souvent par ici). Il s’agit de Péronnille la Chevalière, avec un texte de Marie Darrieussecq (que je n’ai par ailleurs jamais eu envie de lire pour de nombreuses raisons personnelles et probablement pas très pertinentes…) et des dessins de Nelly Blumenthal. Eh bien voilà enfin une histoire de princesse pas gnan-gnan, à laquelle on ne pourra pas reprocher d’inculquer aux petites filles des schémas de pensée et des références impossibles de prince charmant ! D’ailleurs Péronnille n’est pas une princesse, mieux, elle est une chevalière ! Elle résout des énigmes et même les plus incongrues, elle monte à cheval et mène sa vie en femme libre. Youpi, voilà une héroïne qui me plait, et comble du bonheur, qui plait aussi à la Demoiselle puisque pour la première fois, j’ai réussi à lui lire un livre jusqu’au bout. Jusqu’à maintenant, vers la 5ème page, elle ne s’intéressait plus qu’aux dessins et tournait les pages si vite qu’on ne pouvait pas finir l’histoire… Et il n’y a bien que les aventures de Michel-le-mouton-qui-marche-dans-le-poum-poum-de-vache qui avaient réussi à la passionner autant. La Demoiselle aime bien le cheval de Péronnille, et moi j’apprends à chaque lecture à apprécier un peu plus les illustrations, qui ne ressemblent à rien de ce que je connaissais en matière de livres pour enfants.
Alors voilà, je m’interroge, devrais-je essayer de lire des romans de Marie Darrieussecq ? Hum, pour l’instant, j’ai d’autres choses sur le feu. Car en même temps que j’ai acheté Péronnille samedi matin, lors de ma virée hebdomadaire avec la Demoiselle à L’Imagigraphe, j’ai pris pour moi le dernier Maurice G. Dantec intitulé Comme le fantôme d’un jazzman dans la station Mir en déroute. Avant, j’aimais vraiment bien cet auteur découvert grâce à une nouvelle de la Série Noire, parue dans Le Monde en 1996 je crois. Je me souviens aussi d’à quel point la lecture des Racines du Mal durant l’hiver 1997, sur fond de Björk, et de Babylon Babies en bateau l’été de l’éclipse (1999) m’avaient marquée. Après j’ai décroché, lui et ce qu’il écrivait avaient trop changé… Voilà, j’ai décidé de lui donner une nouvelle chance ! J’espère ne pas m’être planté. J’ai aussi pris Un barrage sur le Pacific de Marguerite Duras. On tente !
Et sinon, dans un autre domaine de la “littérature pour enfants”, j’ai appris aujourd’hui totalement par hasard que Laurence Pernoud était morte le 1er janvier dernier à l’âge de 90 ans. Ben ça alors… 90 ans !… Morte le 1er janvier… Vu l’endroit où nous étions ce jour-là, au bout du bout du bout, l’info n’était pas parvenue jusqu’à moi. Ah Laurence Pernoud, quoi qu’on en pense, elle a fait un sacré boulot. J’avoue, ses deux ouvrages sont dans ma bibliothèque, édition 2006. Le plus drôle, c’est de confronter les vieilles éditions de J’attends un enfant et J’élève mon enfant avec les plus récentes (les plus perspicaces noteront l’évolution entre l’article indéfini et l’adjectif possessif). On y dit quasiment tout et son contraire ! Comme quoi, hein, les enfants…