Que le juridique et l'amer pouvaient tout emporter sur leur passage. Dénier la réalité. Qu'il y avait du droit comme il en va du sens : bon. Ou mauvais.
Cet hiver-là fut comme celui de cette année, froid, sec, neigeux, à rallonge. Thermomètre cul par dessus tête. A lire à l'envers pour se remontrer le mercure.
C'était entre 1996 et 1997 et ça avait tellement cogné qu'au retour des fêtes, dans la Lorraine passées, nous eûmes la désagréable surprise de retrouver notre maison ayant comme basculé quelque part dans l'Antarctique. Plus d'eau chaude. Plus de chauffage. Pas de réparateur avant x jours, parce qu'évidemment, ça avait pété de partout et les gaziers étaient débordés.
Il me souvient comme j'avais apprécié aller bosser, tous ces jours-là, dans des bureaux chauffés et comme c'était difficile pour madame, alors au chômage, confinée dans une pièce, emmitouflée de partout. Heureusement, la maison était dotée d'une cheminée et le feu tournait à plein régime, avec lui quelques radiateurs électriques. Heureusement aussi, pour nous, nous n'étions pas appelés à rester-là longtemps. Nos aventures allaient nous conduire quelques semaines plus tard dans une autre région et une autre maison.
Nous campâmes donc joyeusement, il y avait un air de galère plutôt sympathique.
Mais cet hiver-là, j'ai compris. Une fois que le froid fût passé, que tout rentra peu ou prou dans l'ordre, nous découvrîmes que tout serait à notre charge. Les réparations, je veux dire.
Nous avions signé un bail en béton armé que nous n'avions pas lu en entrant tout heureux que nous étions de nous installer et qui était tellement bien fait (côté proprio) qu'en le lisant et le relisant après coup, on se rendait compte qu'il pouvait à peu près se passer n'importe quoi dans la maison, faute en incomberait aux locataires.
Les propriétaires avaient comme ami un huissier qui leur avait bichonné l'affaire.
La suite fut réglée sans que les relations humaines soient sollicitées. Les assureurs prirent le relais. Qu'ils semblaient loin, alors, les sourires échangés à notre arrivée sur les lieux. Qu'elle prenait sens, la grimace des propriétaires apprenant que nous ne resterions pas quelques mois seulement après notre installation.
Cet hiver-là, nous reçûmes un précieux cadeau : l'expérience. La leçon apprise. Merci la vie.