Le Parti socialiste n'est pas inerte. Il travaille. Et s'il s'oppose, il propose aussi. Ainsi, il va rendre public, dans une dizaine de jours, le contre-plan économique et financier qu'il mettrait en œuvre s'il était au pouvoir. Il fait tout d'abord le constat que le plan dit de relance de Nicolas Sarkozy est largement insuffisant pour faire face aux besoins et que l'échec est au bout.
Le PS prépare un plan de 40 milliards d'euros et avec une autre logique puisqu'il supprimerait le paquet fiscal de 15 milliards et s'appuierait sur la demande en favorisant la consommation. Ainsi, le pouvoir d'achat serait favorisé avec le doublement de la prime pour l'emploi, une baisse du taux de TVA sur des produits de première nécessité, et une hausse du SMIC. Toutes mesures qu'un gouvernement de gauche se devrait de mettre en œuvre.
Eu égard aux entreprises, les allégements de charge seraient conditionnés à un accord salarial par exemple. Si l'entreprise réinvestissait ses bénéfices, elle bénéficierait d'un taux réduit de l'impôt sur les sociétés. Autre mesure importante : une amélioration de l'indemnisation du chômage partiel par l'Etat, mesure éténdue aux salariés à temps partiel.
Deux secteurs seraient particulièrement ciblés : le bâtiment (revalorisation des allocations logement, déductions fiscales pour travaux d'isolation) et l'automobile. La prime à la casse disparaîtrait et serait remplacée par des facilités pour acheter une voiture à crédit avec des taux d'intérêts très intéressants.
Enfin, les entreprises qui souhaiteraient investir dans les domaines de l'innovation et de la protection de l'environnement seraient encouragées financièrement avec un coût de crédit allégé. Les avances en capital attribuées aux banques se traduiront — nous le demandons depuis des mois — par une prise de participation de l'Etat. Il est totalement anormal que l'Etat injecte des milliards d'euros dans le système bancaire sans avoir les moyens de contrôler l'utilisation de l'argent. Les collectivités locales ne seraient pas oubliées. Un fond de garantie serait créé permettant aux emprunteurs d'avoir plus facilement accès aux fonds leur permettant d'investir. On sait que 75 % des investissements de notre pays sont dûs aux collectivités locales. D'autres mesures : paiement de charges sociales et d'impôts seraient également prévues pour aider les entreprises et les secteurs en difficulté.
On le voit, la logique du Parti socialiste est sensiblement différente des plans libéraux de Fillon-Sarkozy. 62 % des Français assurent d'ailleurs que ces derniers ne seront pas efficaces pour éviter la crise. Certes, il importe d'être réaliste puisque la gauche n'est pas au gouvernement (1). Ce contre-plan aura l'avantage d'indiquer aux syndicats et aux chefs d'entreprises dans quel sens irait un gouvernement proche des préoccupations des Français. C'est ainsi que l'on redevient crédible.
(1) Les Kouchner, Besson et compagnies ne représentent qu'eux-mêmes et leur propre ambition.