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Stevie Ray Vaughan And Double Trouble: Couldn't Stand The Weather (1984)
Publié le 09 janvier 2009 par Are You Experienced?"I like playing in trio form and I like working with keyboards and I like working with huge horn sections. I just, I like all different phases of it. Chris [Layton, drummer) and I used to play gigs, just he and I every once in a while. I’d just plug the microphone in one side of my amp and plug my guitar in the other. The great part about it is you don’t have to pay attention to when you change – you can do it whenever you want to..." (Stevie Ray Vaughan)
Where: Recorded in Austin, Texas
When: 1984
Who: Stevie Ray Vaughan (guitar, vocals), Tommy Shannon (bass), Chris "Whipper" Layton (drums), Jimmie Vaughan (guitar), Stan Harrison (tenor saxophone), Fran Christina (drums)
What: 1. Scuttle Buttin' 2. Couldn't Stand The Weather 3. The Things (That) I Used To Do 4. Voodoo Chile (Slight Return) 5. Cold Shot 6. Tin Pan Alley 7. Honey Bee 8. Stang's Swang
How: Produced by Stevie Ray Vaughan And Double Trouble
Up: oh le "Chicken Pickin'" de Lonnie Mack révéré, dynamité, outragé avec riff épileptique de grappes de notes foudroyantes verrouillé par un riff d'accords chantants et swingants, calqué sur une structure blues standardissime pour une meilleure démonstration, glisse en surfing tricoté en rampe de lancement pour la note aiguë remontée au plafond comme Lonnie, quelques accords de transition pour montrer qu'on maîtrise et qu'on est calme, se balade un peu en rythmique, place des notes piquées vrillantes, derrière Double Trouble balance gentiment sans attirer l'attention, jamais, frappe de bûcheron de Chris, re-embraye sur le riff infernal, c'est reparti pour un tour - déjà fini ["Scuttle Buttin'"]...
début à la "Down On The Waterline" de Dire Straits, cymbales frissonnantes et solo étoilé, puis ce riff curieux, hoqueté, sec, cassant et dur, avec silence, une batterie jazzy qui insère du liant, entrée en glissé et cocottes funky de Stevie, à l'aise, toujours, cherche dans ses accords balayés l'entrée du solo, s'y tient, le riff fait oublier la rythmique décalée de la basse, Stevie vise l'ouverture, s'extrait sur une walking bass et, enfin, place son chant, une rythmique gentiment funky, beau changement d'accord et arpèges comme à la Leslie, du blues jazzy, d'une propreté impeccable sur ce riff bancal en fond, beaux drums en sortie de riff, ça chaloupe, le géant Shannon efficace, pont presque pop, le solo rempli de liqueur, en tirés hendrixiens et glissés de médiator sur les cordes étouffées, Stevie creuse son trou, atteint un aigu méchant pour le pont, change de gratte, son plus chaud, avec un peu de pyrotechnie bruitiste, arpèges tranquilles en fond, s'envole vers du crunchy, c'est à chaque fois splendide en fait, retour sur riff de basse de guingois et cocottes funky, fin hammer-on, drôle de compo ["Couldn't Stand The Weather"]...
quatre arpèges et le chant qui attaque rauque, la gratte grosse avec des fills superbes, énormes, basse-batterie en accompagnement slow, du blues spatial hendrixien, des teintes goguenardes dans la voix, ces sonorités Leslie de l'orgue, fougue et précision chirurgicale, on se régale à chaque fill de Stevie qui finit par partir en solo en chaloupant puis déballe la mitraillette à la Mack, aigu sublime à la clé et ça dévale, désengorge, s'embourbe, un glissé vers les aigus pilonnés en aller-retour d'accords, un aigu s'échappe, c'est la nouvelle fondamentale, mais Stevie est dans la phase balayage frénétique, retombe sur des graves chauds, en fusion, avec un piqué aigu final méchant, pas fini, tangue joyeusement, s'agace sur des aigus, tient tout à bout de gratte, sprint final ["The Things (That) I Used To Do"]...
reprise du Maître, le seul Blanc à oser l'exercice sans faire rire, début cocottes wah-wah patentées vintage, le riff qui palpite en notes poing-poing, le pied de grosse caisse qui suit, on y est, c'est ça, puis le riff monstrueux, tailladé de zébrures criardes, le déluge d'électricité torrentielle, tout l'arsenal, les notes malmenées et les accords funky, le chant qui suit le surf du riff, sans effort le Stevie, basse bof et gros son de batterie moche dommage, Stevie se réapproprie mais ne vampirise pas, l'apocalypse mais en netteté jazzy, des grappes bluesy plus évidentes aussi, un délié insensé, barbote un peu dans les graves mais ressort toujours avec des plans funky, fait rugir le riff comme de bien entendu, passe dans un passage en vibrato hispanisant, des notes feulantes insérées, la caisse claire qui se met à patiner, le break en raclage de gratte, se récupère en son bluesy, clair donc sacrilège, drums un peu jazzy, basse qui va à fond, récupère le riff hendrixien tout assagi et chante sur une gratte en constante réanimation, du blues destroy avec la caisse claire qui s'emballe, retour in extremis du riff rugissant, dégringolade bourrine torrentueuse, fini en hammer-on et riff wah-wah qui gonfle, hurle, s'enfuit ["Voodoo Chile (Slight Return)"]...
le riff enclenché, pédestre, comme un boogie shuffle ralenti, du coup un swing blues irrésistible, en son presque organe, chant ému superbe, probablement le plus beau de Stevie, riff reptile sublime, on s'arrête avant le refrain, on fait quelques effets d'esbroufe sur les cordes, petite fin jazzo-funky, quel écrin, Stevie branche le son crunchy Fender pour un solo souple qui laisse respirer le riff, s'insère savamment, mais laisse parler la composition, la classe en somme, puis prend la tangente sur combo basse-batterie souple, fin précipitée, on se la repasse ["Cold Shot"]...
le bijou, des grappes de notes étincelantes sur un accompagnement classe, l'économie Shannon enfin en avant, notes d'entrée étouffées, le couvercle soulevé ça et là, riff de basse qui laisse péter la baguette sur le bord de la caisse claire, jeu cristallin comme du miel, la basse qui rugit au ralenti, toujours des petites ponctuations jazzy à chaque fois, là, une note aiguë presque perdue, le solo repart après un tour en notes tues rapides et claquantes, un enchantement, la voix caressante de Stevie et son cri modulant hardi et réussi, les soli en fills qui pourraient durer toute la nuit, au passage les histoires de la Tin Pan Alley, repaires de bandit et Roughest Place In Town, la basse qui roule, la batterie qui frappe fort ça et là, le solo de Stevie qui nous fait le coup de la note vacillante, à peine perceptible, à la Clapton avec son "Double Trouble", tiens, devant ses Japonais, la gratte épanchée, soupirante ["Tin Pan Alley"]...
gros riff et shuffle stop-and-go pour se réveiller, chant énergique et volontaire de Stevie, insertion plutôt rock, en fait, ça shuffle chaud, du coup pas de chichis Stevie encaisse un solo, halluciné et velouté, trop d'aisance, s'agrippe à une note, la fait dégorger de force, distribue des accords pour faire patienter, gifle les cordes en aller-retours hystériques, descend dans les aigus à la Mack et revient illico dans les graves, part dans du surf à la Johnny Winter et enfin un aigu stupéfiant, de la rythmique pour accompagner vers la sortie, ça, c'est fait ["Honey Bee"]...
début sur un beat a-rythmique, jazzy, de la caisse claire, réveil tardif du Chris, riffages jazzy prononcés, basse discrète pas forcément à l'aise, part dans un riff à la "Boogie Stop Shuffle" de Charlie Mingus, avec solo à la Wes Montgomery mais avec des pointes acérées, beaucoup d'accords démonstratifs, une walking-bass pour se donner une contenance, compo trop étriquée pour un lâchage bluesy mais Stevie sort quand même des petits fills jouissifs, échanges avec saxo comme Hendrix, même une passage singulier boogie texan en attente, le solo sax en butée, grosse envie jazz et incursion timide ["Stang's Swang"]...
Down: Rien.