Je parcours le livre de Sophie Calle “M’as-tu vue”. J’avais vu l’exposition/rétrospective partielle dont il est question dans ce livre au Centre Pompidou en 2003. Me replonger dans sa quête et ses enquêtes reste toujours un plaisir à la fois dérangeant et passionnant tant la mise en scène de sa vie appelle à la mise en scène des nôtres-ou du moins de la mienne, si j’osais…
En 1998, invitée à exposer dans la maison qu’occupait Sigmund Freud à Londres avant sa mort, j’ai choisi d’introduire dans son intérieur des objets qui occupent une place sentimentale dans ma vie et dont je me suis servie pour mes récits autobiographiques.
En voici un exemple :
Les chats :
J’ai eu trois chats. Félix mourut enfermé par inadvertance dans le frigidaire. Zoé me fut enlevée, à la naissance d’un petit frère que j’ai haï pour cela. Nina fut étranglée par un homme jaloux qui, plusieurs fois auparavant, m’avait imposé l’alternative suivante : dormir avec le chat ou dormir avec lui. J’avais choisi le chat.
Que dire ? Que la photo n’est pas de Sophie Calle, d’abord et qu’aucun animal n’a subi de tortures pour les besoins de la photo (comme on dit dans les génériques des films !).
Que j’ai eu un petit frère et même une petite soeur. Je n’avais pas de chat à cette époque, mais qu’est-ce que ça change ?
Actuellement, je n’ai pas choisi de dormir avec le chat de la maison, mais c’est lui qui a choisi de dormir avec moi. Bien que je ne le supporte pas, je ne me sens pas de me battre avec lui en pleine nuit. Trop dangereux.