Magazine Culture
Qui êtes vous P-A GILLET ?
Je suis le fruit du viol perpétré par Serge Poliakoff sur Walker Evans en 1970.
Dans une autre vie, je fus créatif dans diverses agences de publicité pendant une dizaine d’années avant d’avoir une révélation philosophique :
il est parfaitement futile de vendre du vent à des gens qui n’ont pas vraiment besoin.
Depuis cinq ans, je suis artiste à plein temps, j’ai fait une dizaine d’expositions et récemment je suis devenu bloggeur compulsif.
Sinon, je suis amateur de pâté, papa et parfois concepteur-rédacteur en free-lance. Enfin, avant la crise des subprimes.
Parlez nous de cette image, de votre travail en général ?
Cette image est issue d’un travail réalisé en 2005 dans une usine de la banlieue de Paris. J’aime l’opposition de ses matières, son mouvement, son rythme et l’histoire qu’elle raconte. Elle me dit qu’il faut aller de l’avant, suivre son propre chemin et voir où cette direction me mène. Pour moi, le goudron, le béton sont des matières aussi nobles que l’huile et l’aquarelle.
Je ne me considère pas photographe, je me sers du médium photo pour mon travail artistique. Les matières urbaines sont mon sujet de prédilection
et je tente de leur offrir une vie propre en les composant, en les sortant de leur univers pour créer des images à la limite de l’abstraction que je tire n très grand format.
J’aime cette citation de Jean Baudrillard car d’une, ça me donne l’impression d’être cultivé et deux, je m’y retrouve parfaitement.
"Lorsque je dis que je ne suis pas photographe, c'est parce que je vois bien que les photographes veulent être photographes.
Ils fabriquent un produit qu'est la photographie. Alors que pour moi, la photo est un médium, un support, certainement révélateur
de quelque chose mais qui reste en soi un objet impersonnel. Ce qui m'intéresse, c'est l'objet, ce n'est pas le projet photographique."
Pourquoi avoir choisi ce son ?
Cette chanson est un voyage dans la nuit en 3 minutes et 50 secondes. Elle me donne envie d’avoir une Porsche Targa 911 orange, d’appuyer sur le champignon et de voir de quoi demain sera fait si je ne loupe pas le premier virage. The Longcut n’est pas encore très connu, c’était donc l’opportunité de le faire écouter à d’autres qui en ont marre du sempiternel “Born to be wild”.
Vos projets ?
Exposer dans une galerie à Tokyo, une autre à Berlin, une troisième à New York ou gagner assez d’argent à l’Euromillion pour ouvrir mon propre espace et exposer les gens de talent autour de moi. Avoir des collectionneurs à foison, montrer mon travail à Art Basel, Frieze Art Fair et à la FIAC l’année prochaine mais c’est pas gagné. Continuer mon blog car j’écris ce que je veux et c’est pas désagréable. Trouver un galeriste qui fait son travail sans avoir des chevilles plus grosses que les seins de Samantha Fox. Avoir plus de reconnaissance artistique, retourner à Bali, à Hong Kong, aller au Brésil et en Argentine, faire l’amour plus souvent et déguster du pâté de foie de volaille au cognac, sauf les jours où je mange du Chicken Tandoori car ça ferait quand même beaucoup et je n’aime pas trop vomir.
Un grand merci à P-A GILLET d'avoir accepté d'inaugurer avec brio cette nouvelle rubrique (encore une) Chicken Tandooresque.
Vous pouvez suivre la vie palpitante de P-A GILLET en consultant régulièrement son blog : APRÈS LA PUB. De l'art, de la photo, de la musique, des amis, du pâté et d'un peu de pub (élu ici même, je le rappelle, blog le plus hilarant de la blogosphère (mais pas que) de l'année 2008) en suivant ce lien.
Son site de photographie est visible ici.
Sa page flickr est consultable en cliquant là.
Une expo photographique se termine le 17 janvier au CUBE, centre d'art numérique d' Issy-les-Moulineaux.
Un aperçu peut être vu Issy.
En (sub)prime son site free, ici même.