Dimanche 18 mai 2008, quinze heures
Au milieu de l'immensité désertique, dans une sorte de brume, nous commençons à apercevoir, sortis de nulle part et sur fond de montagnes, de grands immeubles en forme de pyramide, de parallélépipèdes, de cubes, de tours. Pas de doute, inutile de faire partie des Experts, nous approchons de notre destination du jour : Las Vegas, mais vous l'aviez deviné car je vous avais mis sur la piste.
Las Vegas - Fremont Street
15h45 : Main Street, le bus s'arrête pile devant notre hôtel, le Plaza, face au passage Fremont. Dehors, il fait près de 40°C. Bien entendu cet hôtel est aussi un casino.
Bon, ça commence mal, il y a bien 6 ascenseurs, mais 2 seulement fonctionnent, et comme il y a plus de mille chambres, nous avons mis presque 3/4 d'heure avant de rejoindre la nôtre ! Juste le temps de défaire les valises, d'admirer un peu la vue sur la ville, de se rafraîchir, d'écrire quelques cartes postales et de s'habiller pour la soirée...
Hervé nous a donné rendez-vous à 19 heures pour une visite commentée de la ville et de ses principaux casinos. Et comme il faut aller dîner avant, nous descendons un peu plus tôt que prévu. Heureusement, car il y a déjà foule, et une queue impressionnante s'est formée devant la salle à manger, le long des machines à sous. En fait, nous attendrons encore presque une heure avant de pouvoir nous attabler, car, bien que des tables soient libres, nous devons attendre d'être autorisés à entrer ! Repas en self-service, seule la boisson est servie à table. C'est un peu stressant, et nous mangeons rapidement, comme les Américains, d'ailleurs, pressés qu'ils sont d'aller jouer.
Ici, nous sommes au centre ville, Downtown, là où se trouvent les hôtels casinos les plus anciens. Nous nous rendons maintenant sur Las Vegas Blvd South, plus connu sous le nom de Strip.
Fremont Street - vue depuis la chambre d'hôtel
Je vous rappelle que le Nevada est un véritable paradoxe : presque entièrement désertique, sous-peuplé avec seulement deux millions d'habitants pour un territoire égal à la moitié de la France, qui, elle, en compte plus de 63 millions, il est pourtant un des États d'Amérique les plus prospères. Son secret ? Il tolère les casinos et, surtout, surtout, il abrite la plus riche, la plus exubérante et la plus folle des villes américaines : j'ai cité Las Vegas, la capitale mondiale du jeu ! Une ville à la réputation plus que sulfureuse...
Ville des mélanges, des mariages et des divorces, Las Vegas a le jeu pour seul objectif. Rien ne doit distraire le visiteur de cette obsession : les casinos, et nous le vérifierons ce soir encore, sont organisés comme des supermarchés, mais où le mot "sortie" est prohibé, les horloges y sont par ailleurs interdites. Las Vegas vit 24 heures sur 24 au rythme de ses 4 300 tapis verts et de ses 140 000 machines à sous dont la mise de base va de un cent à cent dollars. A l'origine, ces machines avaient été installées pour divertir les dames, pendant que ces messieurs flambaient aux tables de jeux. Aujourd'hui, elles représentent à elles seules 70% des gains des casinos.
Cette cité est une débauche permanente de lumières et de néons géants, de jeux d'eau, de musique, d'attractions et de spectacles.
Stratosphere, Casino Hotel and Tower : 2450 chambres, 365 mètres
En espagnol Las Vegas signifie les plaines cultivées et forme véritablement une oasis au cœur d'une région désertique. Voulez-vous connaître son origine ? Je vous l'explique en quelques dates importantes :
- 1855, les mormons fondent un fort pour protéger la route qui relie Salt Lake City à Los Angeles, mais suite aux raids indiens, ils l'abandonnent trois ans plus tard.
- 1904, la construction du chemin de fer permet le développement de la ville.
- 1931, date mémorable s'il en est : le jeu est légalisé, au départ pour subvenir aux besoins de l'État, en matière d'éducation, si, si ! En même temps débute la construction du barrage Hoover qui va permettre d'alimenter la ville en eau et en électricité.
- 1946 : construction du premier grand casino, le Flamingo, par Bugsy, un gangster, pour recycler l'argent du racket. C'est le début des investissements massifs dans le jeu par la mafia. Puis c'est l'ouverture du Caesar's Palace et Las Vegas devient alors la capitale mondiale de la boxe et du show-business.
- 1980 : Las Vegas commence à perdre le monopole du jeu, car de nombreux États ont autorisé les machines à sous. Pour rester au premier plan, les promoteurs construisent alors des hôtels casinos de plus en plus vastes, imaginant des décors et des attractions toujours plus grandioses.
Caesar's Palace
Mais pendant que je vous parle, Pyt a garé son véhicule dans une "petite" rue juste derrière le Forum du Caesar's Palace et nous invite à descendre. Il est près de 20 heures, le jour commence déjà à baisser, mais il fait encore très chaud. Hervé ouvre une porte dérobée. Serait-ce l'entrée des artistes ? Entrons...
[à suivre...]