Note aux libraires dans la salle: si on vous demande un jour "Auriez-vous un thriller qui se passe en Abitibi?", ne riez pas. Il en existe au moins un. Je l’ai lu et il s’intitule La mémoire du lac .
Le lac en question, c’est le lac Témiscamingue, théâtre d’un terrible événement dans la petite vie de Daniel Verrier. Lors d’une sortie en hiver avec ses deux jeunes enfants, ceux-ci périssent noyés en raison d’une nonchalance de leur père. Rongé par le remord, Verrier entreprend une descente aux enfers qui sera marquée du départ de sa femme, incapable de vivre le deuil en compagnie du "coupable".
Verrier tente tranquillement de refaire sa vie en reprenant le travail et finit par rencontrer Josée, une collègue qui contribuera à sa remise sur pied. Mais de mystérieuses manifestations se produisent autour de lui qui lui rappellent le drame survenu dans le passé. Un passé qui cache également bien d’autres choses. Ces manifestations sont-elles d’ordre surnaturelle ou est-ce le fruit de l’imagination de Daniel Verrier?
La mémoire du lac constitue ma première rencontre avec les Éditions Alire , éditeur québécois qui se spécialise dans la science-fiction et le fantasy, mais rarement dans le suspense traditionnel. L’auteur du livre, Joël Champetier, a déjà écrit une dizaine de romans, dont La peau blanche , qui a été adapté au cinéma il y a quelques années.
L’intérêt de ce livre se situe dans l’évolution de l’intrigue qui, comme tout bon thriller , ne se dénoue qu’à la toute fin. Les rebondissements sont nombreux et sèment constamment le doute sur l’aboutissement de l’histoire. J’avais cependant anticipé une fin au moins à la hauteur du build-up , ce qui n’est selon moi pas tout à fait survenu. Malgré cela, La mémoire du lac est un suspense efficace que les amateurs d’un genre très peu exploité par les éditeurs québécois devraient apprécier.