Il fallait bien que ça arrive un jour : depuis le 8 septembre, ma tÊlÊ fonctionne de nouveau !
Merci à l’attaché de presse de France Télécom qui a si bien su percer le désespoir qui m’animait depuis deux mois.
Merci également au responsable commercial, Michel C., qui a supporté l’intégralité du récit épique constitué par le déménagement et l’installation de ma Livebox, sans pour autant se montrer amer. (Oui, je sais : l’amer Michel, c’est un peu facile, mais en même temps je viens de récupérer ma télévision, donc je peux me permettre de cesser toute activité intellectuelle de haut niveau).
Merci enfin au technicien qui s’est déplacé chez moi, un samedi, pour mettre la bonne fiche dans le bon trou, bref un grand merci à tous, j’espère n’avoir oublié personne…
À propos d’oubli, je voulais adresser une petite pensée à Annie Girardot.
Comment ne pas être ému par cette tragédie ? En effet, la maladie d’Alzheimer, si elle n’épargne personne, se révèle encore plus cruelle lorsqu’elle atteint un acteur ou un comédien, dont l’existence même dépend des capacités de sa mémoire.
Pour ma part, je n’oublierai jamais les larmes de cette femme, lors de l’hommage qui lui fut rendu à la cérémonie des Césars.
Cette grande dame du cinéma n’avait certes pas joué que dans des chef-d’œuvres, mais elle avait su donner à ses différents rôles une vraie dimension humaine : celle du cinéma de papa, un peu à l’image d’un Lino Ventura ou d’une Michelle Morgan.
Une chose est sûre désormais : Annie Girardot nous oubliera bien avant que nous ne l’ayons oubliée.
Quelle situation absurde, digne d’un roman de Paul Auster : la vedette vieillissante qui oublie tout de sa célébrité…
Pourtant, de la maladie d’Alzheimer à l’amnésie collective, nous évoluons nous aussi dans un monde où plus rien ne semble laisser de traces. Les écrits se diluent dans la multitude d’une offre exponentielle (magazines, livres, sites Internet…), les musiques se consomment au mètre, en téléchargement (légal ou non) depuis le robinet grand ouvert des logiciels peer to peer.
Les peintres d’hier sont devenus graphistes, et leurs créations servent à réaliser des affiches ou des packagings de produits à consommer, de préférence rapidement et fréquemment.
De tout cela, que restera-t-il ?
De quoi nourrirons-nous notre mémoire du futur ?
Parfois, je me demande si l’oubli individuel ne serait pas préférable…